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Crédit: Matthieu Cannizzaro / Mobile design pour Corporico
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Matthieu Cannizzaro, Head of design et Product designer

27 février 2024 Portraits
Publié par Sophie JEAN
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Diplômé de la formation Directeur de Projet Digital/UX Manager en 2016, Matthieu Cannizzaro a commencé à travailler en tant que Product Designer avant d’évoluer vers un poste de Head of Design. Fervent défenseur du design, il milite pour faire de l’UX une position stratégique essentielle au sein des entreprises.

 

 

 

Pouvez-vous nous résumer votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme de Directeur de Projet Digital/UX Manager en 2016 ?

J’ai été embauché dans l’agence dans laquelle j’avais fait mon alternance directement à la sortie de l’école, pour développer leur offre en design d’expérience. Cette première partie de ma carrière en agence m’a permis de découvrir l’envers du décor d’un métier qui était encore naissant chez les annonceurs.

 

J’ai ensuite travaillé pour Maisons du Monde pendant an, où j’ai pu approfondir l’aspect discovery dans mon métier. Jusqu’à présent j’avais surtout travaillé sur du delivery.

 

Puis j’ai rejoint Digital Recruiters une application SASS à destination des recruteurs, dans laquelle j’ai eu la chance d’être le premier Product designer employé en interne. J’ai commencé par travailler avec les équipes production sur la mise en place de l’organisation puis j’ai évolué vers la mise en place et le management du design. J’ai instauré un certain nombre de process autour du design pour faire évoluer sa position stratégique au sein de l’entreprise.

 

J’ai quitté l’entreprise début janvier 2024. J’envisage différentes options pour la suite de ma carrière : poursuivre mon expérience dans une entreprise du secteur RH, orientée cette fois sur l’expérience candidat, intégrer un start-up studio ou me lancer dans l’entreprenariat en tant que coach auprès des start-up.

 

 

 

©Matthieu Cannizzaro - Application mobile - Digital Recruiters 

©Matthieu Cannizzaro - Application mobile - Digital Recruiters 



En quoi consistait votre poste de Head of Design chez Digital Recruiters ?

J’ai eu la chance de pouvoir construire ce poste et de le faire évoluer. Mon rôle était divisé en trois pôles :

 

  • People : avec le recrutement et le management de l’équipe design. L’enjeu majeur ici était d’assurer la motivation des équipes en instaurant un cadre de travail stimulant. 
  • Process: avec la création et le déploiement des process design de discovery & de delivery intégrés dans l’organisation produit. Pour cela, j’identifiais les bons outils pour les bons usages et je coordonnais les interactions entre les équipes en cherchant les connecteurs logiques entre elles.
  • Purpose : avec la co-construction d’une roadmap des différentes équipes produit autour de la création de valeur.

 

J’avais aussi une mission « d’évangélisation » de la culture design pour défendre l’importance stratégique du design au sein de l’entreprise qui va au-delà du livrable. 

 

 

 

 Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

Dans tous les aspects de l’UX, l’humain est au centre du processus et c’est ce qui me plaît dans ce métier. On travaille sur du digital mais c’est toujours à destination d’humains.

 

Je retrouve aussi cet aspect dans le poste de Head of Design avec la gestion des équipes. Il faut les motiver, les aider à trouver du sens dans leurs métiers et faire en sorte qu’elles ne soient pas de simples exécutant.e.s.

 

C’est presque devenu une philosophie de vie. Pour moi si on se concentre uniquement sur le business et la technique et qu’on oublie la désirabilité de l’utilisateur on fait fausse route.

 

Quand on est designer il faut penser à la personne qui interagira avec notre création, que se soit une chaise, une manette, des lunettes, un site internet… c’est crucial dans les métiers du digital.

 

 

 

©Matthieu Cannizzaro - Design System - Digital Recruiters 

©Matthieu Cannizzaro - Design System - Digital Recruiters 



Pourquoi avez-vous choisi l’UX ? 

C’est la rencontre des deux mondes dans lesquels j’ai évolué dans mon parcours académique. Avant GOBELINS, j’ai suivi une formation autour du  marketing et de la communication digitale. J’avais déjà cet aspect créatif, de design. J’avais à cœur de valoriser les idées, de packager l’offre.

 

J’ai trouvé l’union entre les deux avec l’UX design. Je peux être créatif tout en étant au contact de l’utilisateur, de ses usages, de ses attentes, de ses besoins.

 

Le premier cliché qui vient quand on pense à l’UX c’est qu’on fait du coloriage et qu’on anime des ateliers avec des post-it. Mais derrière chaque choix (taille, forme, couleurs, positionnement, message…) il y a un impact sur l’utilisateur.

 

Aujourd’hui ce qui m’intéresse davantage, avec presque 10 ans d’expérience, c’est comment faire passer un cap au monde du design, comment le faire sortir du produit ou du marketing et montrer son impact stratégique au sein d’une entreprise, pour que l’on puisse voir plus de Chief Design Officer, de VP Design dans les conseils d’administration.

 

 

 

Quel est le projet qui vous a le plus marqué ?

La refonte du site de la SACD (la Société des auteurs et compositeurs dramatiques) sur laquelle j’ai travaillé pendant mon alternance. La SACD propose différents services aux auteurs (gestion et déclaration des droits, réclamations…). A l’époque près 90% de ces services existait uniquement en version papier ce qui rendait les démarches très fastidieuses pour les auteurs.

 

Ce projet m’a marqué d’un point de vue personnel, c’était un véritable gage de confiance. D’un point de vue professionnel c’est ce projet qu’il m’a fait prendre conscience de l’importance de l’humain dans l’UX.

 

J’ai pu faire une vague de tests et de rencontres utilisateurs avec les auteurs qui m’a fait prendre conscience de l’impact de cette digitalisation des services sur leur vie. Avec les protocoles utilisateurs j’ai pu voir le bonheur des usagers en découvrant les prototypes du site qui allait pouvoir considérablement simplifier leurs démarches.

 

 

 

©Matthieu Cannizzaro -  Corporate Hub - Attijariwafa bank

©Matthieu Cannizzaro -  Corporate Hub - Attijariwafa bank



Vous avez développé une activité de Product Designer en freelance pendant 7 ans, pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette activité parallèle m’a permis de pouvoir nourrir l’UX et d’avoir une soupape de décompression. Je n’ai pas de fait de démarchage, c’était uniquement du bouche à oreilles.

 

J’avais créé ce statut pour pouvoir créer un logo ou une identité graphique pour des amis qui se lançait et pour pouvoir donner des cours dans mon ancienne école. J’ai toujours voulu être intervenant. J’adore coacher et mentorer des juniors.

 

J’ai ouvert ce statut dès que j’ai commencé à travailler en agence et je l’ai fermé début 2024 pour me laisser la possibilité de me lancer en tant qu’indépendant cette année.

 

Cette expérience m’a donné l’occasion de me créer un réseau, d’expérimenter la gestion de projet, la gestion client, la négociation, d’apprendre à me vendre et à savoir dire non.

 

 

 

En quoi votre formation vous-a-t-elle été utile dans votre parcours ?

Elle m’a permis de me débarrasser du syndrome de l’imposteur. GOBELINS jouit d’une belle notoriété qui rassure les entreprises.

 

Elle m’a aidé à me lancer et a réorienter ma carrière, j’ai pu me créer un réseau. J'ai d'ailleurs décroché mon poste chez Maisons du Monde grâce à l’intermédiaire de Estelle Broihanne qui était intervenante à l’école.

 

La formation m’a également permis de comprendre qu’il n’existait pas forcément de méthode pré appliquée et que l’ux c’est tout un tas d’outils qu’il faut connaître et qu’il faut savoir utiliser à bon escient.

 

L’école m’a donné pleins d’outils et m’a incité à cultiver une culture entrepreneuriale, à ne pas avoir peur de me lancer et à prendre des risques.

 

 

 

©Matthieu Cannizzaro -   Branding & website - Île seguin - Rives de seine -



Vous arrive-t-il de travailler avec des anciens ou des anciennes de GOBELINS ?

Je n’ai pas spécialement travaillé avec des anciens ou des anciennes mais j’entretiens des relations professionnelles. Récemment j’ai mis en relation une ancienne de ma formation qui vit en Guadeloupe avec une freelance que j’ai rencontré qui s’installait là-bas.

 

 

 

Quels conseils donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ?

Prendre des risques et d’être sérieux mais pas de se prendre au sérieux. Notre métier est relativement simple, on ne sauve pas des vies. Il faut savoir prendre des risques pour prendre plaisir à ce qu’on fait.

 

Il ne faut pas hésiter demander de l’aide et à être à l’écoute des retours des autres designers. N’hésitez pas à partager votre travail et à vous ouvrir aux autres.

 

Il faut également militer pour faire comprendre aux entreprises la position stratégique du design. On a tous à y gagner. On peut le faire en montrant l’impact de son travail en connectant systématiquement la data et l’ux. En rattachant de la donnée on peut démontrer que le design a un impact qui va bien au-delà de l’aspect esthétique de l’interface, qu’il est générateur de chiffre d’affaires.

 

 

 




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