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Crédit: Ella Bats - "Song Blues"
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Ella Bats, photographe de la matière

05 mars 2025 Portraits
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Diplômée du Bachelor Photographe et Vidéaste en 2017, Ella Bats est artiste photographe. Son travail de la matière, proche de la peinture, exploite les capacités de la retouche par superposition, multiplication, fusion de différentes strates de calques.

 

Dernièrement, ses travaux ont été exposés à la Samaritaine, au MAP Festival et au Tranoï showroom du Palais Brongniart, elle a également été finaliste du Prix Picto de la Photographie de Mode en 2021.

 

Sa série « Song Blues » a été publiée dans le numéro anniversaire de Fisheye, célébrant les 10 ans du magazine en juin 2023. 

 

 

 

Pouvez-vous me résumer votre parcours depuis l’obtention de votre Bachelor Photographe et Vidéaste en 2017 ?

J’ai commencé par assister des photographes en mode, portrait et nature morte pour confirmer mes acquis, mieux cerner le monde du travail et me laisser le temps de développer une image qui me ressemble entièrement. 

 

En parallèle, j’ai candidaté à des concours. J’ai remporté le prix Jeune Talent des Agent Associés, et j’ai fini finaliste de la Villa Noailles de Hyères et du prix Picto de la mode.

 

Ces nominations m’ont permis de créer une installation monumentale pour la Bourse du Commerce via le salon TRANOI  et d’être exposée à la Samaritaine et à la galerie Ellia ART GALLERY.

 

 

 

Ella Bats - exposition à la Samaritaine

Ella Bats - exposition à la Samaritaine 



Pourquoi avez-vous fait le choix de vous spécialiser dans la photo de mode, l’art et le portrait ?

J’ai choisi la photo de mode pour les thématiques et l’engagement que l’on peut cacher derrière un vêtementElle permet de raconter par les corps, les décors, et de s’entourer d’équipes talentueuses qui construisent et font grandir l’image. 


La photographie de portrait m’a attirée pour son côté intime, pour les rencontres, le présent, l’instant.

 

Et l’art, je ne peux pas vivre sans. Il est vital pour moi. 

 

 

 

Ella Bats- Installation Bourse du commerce

Ella Bats- Installation Bourse du commerce



Vous avez un travail de la matière très proche de la peinture, comment avez-vous développé cette technique et cet univers ? 

J’ai commencé par lâcher prise et laisser mon inconscient vagabonder sur le médium, comme un acte méditatif. Puis, j’ai détruit l’image pour ensuite la construire, la découvrir, la secouer, la perturber. 


En réaction au monde de plus en plus consumériste dans le lequel nous vivons, j’aime donner à l’œil la possibilité de se poser, de prendre le temps de regarder ou de se questionner. Pour y parvenir, il faut déstructurer les normes, les décaler.

 

Dans cet objectif de perturber le médium photo, je m’amuse à l’amener en dehors de son cadre, à travailler sur de nouvelles matières d’impression ou d’exposition pour questionner les limites de la photographie.

 

Mon travail repose sur des études et des recherches qui puisent leurs références dans la danse, la musique, le cinéma, la peinture, la photographie et de multiples autres arts. C’est important de nourrir son inconscient quand on créé. 

 

 

 

Ella Bats - exposition à la Ellia Art Galery

Ella Bats - exposition à la Ellia Art Galery



Quel est le projet qui vous a le plus marquée créativement et/ou personnellement ?

C’est difficile à dire, chaque projet relève d’émotion, d’un présent et de questionnements différents. 

 

En revanche, je ne m’attendais pas à ce que mon projet « Adam et Adam » rencontre un tel succès !


Plus récemment, j’ai tourné un clip pour l’artiste engagé Paul Loiseau et l’émotion qui ressort d’un tournage est immense. On est dans la rencontre collaborative, il faut tenir le rôle de chef d’orchestre, de comprendre l’autre, l’écouter. 

 

 

 

Ella Bats - Commission Quazar

Ella Bats - Commission Quazar



Votre série « Song Blues » a été publiée dans le numéro anniversaire de Fisheye. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces photos ?

Je questionne régulièrement les sentiments, les émotions, les auras qui jaillissent des êtres. Je me rapproche des fantômes qui nous habitent. A travers « Song Blues », j’ai travaillé sur les non-dits et sur le langage invisible, sur ce qui émane et transparaît de l’intérieur.


En collaboration avec Taan Doan (Coiffure) et Marie Dufresne (Maquillage), nous avons développé un procédé utilisant des matériaux phosphorescents et une lumière ultraviolette appliquée sur un danseur pour exprimer différentes émotions. 

 

 

 

Ella Bats - "Song Blues"

Ella Bats - "Song Blues"



Comment percevez-vous l'évolution de la photographie ces dernières années, notamment avec l’arrivée de l’IA ?

A mon sens, pour l’instant, l’arrivée de l’IA amène des images très lisses et "conformément parfaites".  Je vois cela comme un outil qui permet d’aider l’image, mais pas de remplacer le ou la créateur/trice.

 

 

 

Qu’avez-vous retenu de vos trois années à GOBELINS ?

J’ai appris des bases techniques et fait des rencontres amicales et professionnelles qui m’ont permis de me créer un premier réseau dans le milieu à ma sortie de l’école. 

 

 

 

Ella Bats - "Adam Adam"

Ella Bats - "Adam Adam"



Pouvez-vous me raconter un bon souvenir de vos années à GOBELINS ?

La rencontre avec la lumière, la surprise qu’elle amène à l’art. Les concepts des projets à réaliser. Le voyage avec les autres. Les intervenants. Les problématiques à résoudre. Les pensées en pagaille. Le hasard. Les échanges d’idées. Les fusions de poésie. Et autres bricoles qui s’imbriquent.

 

 

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un ou une jeune photographe ?

De croire en la flamme qui nous traverse, de la préserver et d’y aller !




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