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Émilie Zawadzki, Directrice de la technologie du Conservatoire Augmenté
Diplômée de la formation Concepteur Réalisateur Multimedia en 2011, Émilie Zawadzki a commencé sa carrière comme développeuse Full-Stack. Après un passage par l’IRCAM et une période de freelancing elle est repérée par l’Agence Bright qui lui propose un poste de CTO. Aujourd’hui Directrice de la technologie du Conservatoire Augmenté, elle a également développé une activité de freelance dans le milieu informatique, l'art digital, la musique et le spectacle vivant en réalisant des installations art numériques, et en accompagnant des artistes dans la conception de leurs propres installations.
Vous avez été diplômée de la formation "Concepteur Réalisateur Multimedia" en 2011, pouvez-vous résumer votre parcours depuis votre sortie de l’école ?
J’ai fait mon alternance chez l’agence Megalo & Company. A la fin de ma formation, on m’a proposé un CDI en tant développeuse Full-Stack. J’ai été également chef de projet technique sur certaines missions pour lesquelles j’ai coordonné une équipe à distance.
Le télétravail n’était pas encore très développé à l’époque, les outils collaboratifs existaient mais ils n’étaient pas aussi diversifiés qu’aujourd’hui. Il fallait être créatif pour réussir à manager des développeur.ses qui ne parlaient pas français et qui travaillent dans d’autres pays.
A la fin de Megalo j’ai fait une année de césure pour monter une petite structure dédiée à la création de projets arts numériques, spécialisés en génératif design avec un ancien collègue.
En 2016, j’ai eu l’opportunité de travailler pour l’IRCAM, l’Institut de Coordination Acoustique et Musique, qui est devenu ma seconde maison. J’ai participé à la création du pôle Web de l’institut.
J’ai travaillé sur l’homogénéisation et la sécurisation des données, j’ai eu pu collaborer avec toutes les équipes et tous les métiers, c’était passionnant !
J’ai eu également l’opportunité d’enseigner pendant quelques années un module de Web Audio / Web Midi (Javascript) pour des M2 ATIAM (Acoustique, Traitement du signal et Informatique Appliqués à la Musique). J’y ai fait de belles rencontres avec qui je maintiens encore des relations, même presque 10 ans après !
En 2020, j’ai décidé de poursuivre mon activité de Lead Dev / Dev Ops en freelance. J’ai travaillé sur un projet de recherche en collaboration avec l’équipe du New York University MusedLab et un consortium d’Universités Finlandais.
L’idée étaient de concevoir un piano utilisable directement dans un navigateur web à destination des professeurs d’école et de leurs élèves. Cet outil, mis à disposition gratuitement, permettait d’explorer différentes gammes, avec différents sons et autres paramètres… via la souris, le clavier, sur tablette ou smartphone.
Ensuite, j’ai développé le premier prototype web « Antony », un projet de recherche visant à créer un outil de versionning collaboratif pour des morceaux de logiciels (patch) qui servaient à rejouer des œuvres de musique éléctro-acoustique avec des contraintes différentes suivants les dates de représentation (salle, type de sonorisation, effectifs etc...).
En 2021, l’agence Bright m’a proposé un poste de CTO. L’agence est spécialisée dans la création de contenu immersif web 3D. J’ai proposé une nouvelle architecture technique, qui a permis de booster la productivité et de livrer plus de projets en parallèle.
J’ai également développé un certain nombre de projets R&D en IA spécialisé en Computer Vision, sur des petits models de données stockable et utilisable sur smartphone dans un navigateur web. C’était très intéressant et cette expérience m’a donnée de très bonnes bases pour comprendre l’IA dans d’autres domaines.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le Conservatoire Augmenté ?
Le Conservatoire Augmenté vise à accompagner les artistes, musiciens et enseignants du spectacle vivant tout au long de leur carrière par la formation continue et en développant des outils et ressources numériques au service de l’enseignement musical et chorégraphique et de la recherche.
Le Conservatoire a deux missions :
- La construction d’un studio d'enregistrement professionnel de 200 m2 doté des dernières technologies audiovisuelles immersives, avec un usage mixte : 50% pour la pédagogie et la recherche du CNSMDP et 50% pour les artistes et labels.
- Le développement d’un campus en ligne et d’une plateforme ressource de référence pour la pédagogie et la recherche, en musique et en danse.
Vous êtes directrice de la technologie du Conservatoire Augmenté, pouvez-vous nous en dire plus sur votre métier ?
Ma principale mission est de concevoir la future plateforme Campus et Ressources en ligne pour la formation continue.
Cet outil sera destiné aux d’étudiant.e.s du conservatoire, des entreprises et des professionnel.le.s souhaitant se perfectionner sur certains sujets.
Vous êtes également Digital Artist, musicienne, développeuse web et Sound Designer, comment conciliez-vous toutes ces activités ?
J’alterne en fonction des opportunités et des disponibilités des personnes avec qui je travaille.
Je hiérarchise les priorités et j’essaye de profiter de tous les « temps morts » pour faire avancer mes projets. Aujourd’hui beaucoup de tâches sont numériques et réalisables de n’importe où : la veille, les mails, les dossiers, les réseaux sociaux etc.
Vous réalisez des installations art numériques et vous accompagnez des artistes dans la conception de leurs installations. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux activités ?
J’ai développé davantage cette compétence depuis que j’ai rejoint le réseau Saloon Paris (grâce à Sig Valax que je remercie chaleureusement). C’est un réseau de femme artistes, curatrices, responsables d’institut, techniciennes etc. qui se donnent rendez-vous une fois par mois.
A chacun des rendez-vous, une des membres accueille les autres sur son lieu de travail pour leur présenter sa mission actuelle. Il peut s’agir d’une exposition, d’une conférence, d’un studio de création etc. Chacune d’entre nous partage son actualité et échange par la suite, ce qui permet de déboucher éventuellement sur des collaborations.
J’ai pu m’associer avec certaines d’entre elle pour les accompagner techniquement sur des projets : montage de dossier pour des financements, conceptions de dispositifs, développements, livraison...J’apprécie de travailler dans un climat de confiance, de professionnalisme et de pouvoir partager des sujets communs qui me tiennent à cœurs.

Elek Ember - installation d'art numérique
Quel est le projet qui vous a le plus marquée ?
J’ai beaucoup aimé la résidence artistique d’un an que j’ai fait avec mon duo de techno expérimental Elek Ember à Mains d’Oeuvres. Nous avions créé et enregistré un EP qui a servis de bande sonore pour une installation art numérique avec des lumières, des végétaux et des sons spatialisés qui a été exposé pendant 2 semaines.
J’ai également apprécié d’avoir participé à la création d’une œuvre en ligne pour Magali Desbazeille qui a été exposé en ligne dans l’espace numérique du Jeu de Paume.
Je fais également un clin d’oeil à ma première résidence artistique au Château Ephémère avec le groupe de musique Mesce Basse. Nous devions recycler des objets et créer de nouveaux instruments électroniques pour les réutiliser dans nos improvisations sonores.
Pouvez-vous me raconter un bon souvenir de vos années à GOBELINS ?
C’était sympa d’avoir travaillé sur le projet « Wido, The Rift of Destiny » et notamment sur la création de la « manette » du jeu via une app android que nous avions développé.
A la manière des combos dans Street Fighter, le joueur pouvais déclencher des éléments dans le jeu en dessinant des runes, (le jeu était placé dans l’univers de la mythologie nordique). Participer à la création du sound design également m’a beaucoup plu.
Quel conseil donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ?
Il faut continuer à faire de la veille et à se mettre à jour régulièrement !
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