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Laura Shariaty, Senior Motion Graphic Designer chez France Culture
Après avoir obtenu son diplôme en Graphisme et Motion Design en 2014, Laura Shariaty s’est rapidement spécialisée dans la création de contenus d’illustration pour la presse. Aujourd’hui Senior Motion Graphic Designer au sein du pôle vidéo et réseaux sociaux de France Culture, elle nous dévoile les coulisses de son métier et les particularités du motion design appliqué aux médias.
Vous avez été diplômée de la formation Graphiste Motion Designer en 2014, quel a été votre parcours depuis la sortie de l’école ?
J’ai alterné entre le salariat et le freelance pendant plusieurs années pour m’essayer aux deux statuts.
En 2016, j’ai été embauchée en CDD chez L'Obs, c'était ma première expérience dans les médias et j'ai ça m'a beaucoup plu. J’ai dû partir suite à un plan social et j’ai commencé à travailler à mon compte pour différents médias. J’ai collaboré avec Arte, Upian, une agence de communication qui travaille principalement pour les médias, L'Equipe et avec différentes agences de communication.
Avec les confinements, j’ai eu envie de retrouver un CDI pour pouvoir intégrer une équipe et être impliquée dans la conception des projets plutôt que de me limiter à leur exécution.
©France Culture - Illustration du podcast 'Les nuits de France culture" sur la genèse du film "Le Roi et l'oiseau"
Vous êtes Senior Motion Graphic Designer pour le pôle vidéo et réseaux sociaux de France Culture. En quoi consiste votre métier ?
Je créée des animations pour illustrer des extraits d’émissions de France Culture et les valoriser sur les réseaux sociaux. Je m’occupe également de la création de templates destinées à améliorer la qualité des vidéos réalisées par nos monteurs et nos journalistes et j’assure l’uniformité des chartes graphiques FX et vidéo.
En parallèle, j’écoute beaucoup la radio pour pouvoir identifier les passages qui pourraient être illustrés en vidéo et les proposer à notre équipe de motion designers freelances.
©France Culture - Illustration du podcast "Le rock, selon l'écrivaine Virginie Despentes" - Les Nuits de France Culture
Vous avez beaucoup travaillé pour la presse, pourquoi ce choix ?
J’apprécie beaucoup le travail avec les journalistes. Je trouve que l’actualité et le contenu éditorial sont une matière très intéressante à travailler en motion et en illustration. Le motion design et le journalisme sont deux métiers qui se complètent assez bien.
Quels sont les spécificités du Motion Design pour la presse ?
Quand on travaille pour un média, on produit beaucoup de vidéos pour les réseaux sociaux. Il faut créer vite et tous les jours pour pouvoir rester en phase avec l’actualité.
Dans la pub on va plutôt avoir tendance faire des contenus beaucoup plus travaillés, avec de la 3D, en restant plusieurs semaines sur la même production.
Avec la presse et les médias on est davantage dans le jet créatif que dans le peaufinage artistique.
©France Culture - Illustration du podcast "Le procès de Quasimodo"
Qu’est-ce que vous plaît dans votre métier ?
J'aime beaucoup travailler à partir des contenus de France Culture, c’est toujours très riche et stimulant, quelques soit le format (fiction, actualité, témoignage …. ).
J'apprécie particulièrement d’avoir la possibilité de participer à chacune des étapes du projet, depuis sa conception jusqu'à sa réalisation. Je sélectionne les extraits, je recrute les artistes avec lesquels nous collaborons (illustrateurs, graphistes, spécialistes du stop motion..) tout en veillant à ce que le résultat final soit cohérent et respecte la charte graphique de France Culture.
Comment envisagez-vous l’avenir du motion design avec l’arrivée de l’IA ?
En tant que service public, nous limitons très fortement l’utilisation de l’IA pour la production des contenus de France Culture et de la Maison de la Radio pour garantir le respect des droits d’auteurs.
Nous pouvons l’utiliser à titre personnel, pour expérimenter et se familiariser avec l’outil, mais pas dans la production finale. Je l'utilise dans le cadre de mes recherches car il est évident que notre profession sera affectée à long terme, et il est essentiel de se familiariser avec cet outil dès maintenant.
©France Culture - Illustration du témoignage du journaliste palestinien Rami Abou Jamous dans l’émission "Les Échos d'ailleurs"
Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de vos études à GOBELINS ?
Le voyage à Berlin ! C'était hyper sympa de partager ces moments à l'étranger, dans une ville très effervescente comme Berlin avec d'autres passionnés du design.
Quels conseils donneriez-vous à un ou une étudiant.e Graphisme Motion Design ?
Expérimenter ! Il faut essayer de varier au maximum les secteurs pour trouver celui qui convient le mieux à sa créativité. Par exemple, si on a un tempérament plutôt patient la 3D pourra bien correspondre.
C’est aussi très important de faire de la veille et de tester les nouveaux outils, de mélanger les techniques et de ne pas se cantonner à la suite Adobe.

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