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Arnaud Tanielian, Engineer Manager chez Shopify

23 janvier 2024 Portraits
Publié par Sophie JEAN
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Diplômé de la formation Concepteur Réalisateur Multimédia en 2010, Arnaud Tanielian est aujourd’hui Engineer Manager chez Shopify. Il a vécu au Canada et en Australie avant de s’installer à New York en 2014. Il a travaillé pour des agences marketing et des studios créatifs, notamment pour des clients tels que Spotify ou le Google Creative Lab. Il a également contribué, avec d’autres étudiant.e.s, à la création du premier BDE de l’école.

 

 

 

Pouvez-vous nous résumer votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme de Concepteur Réalisateur Multimedia en 2010 ?

J’ai fait mon alternance chez Megalos & compagnie, puis commencé à travailler chez Big Youth, à Paris, après mon diplôme. J’y suis resté un an, puis je suis parti chez Soleil Noir, un studio très connu à l’époque pour leur expertise en Flash. J’étais leur première recrue en tant que développeur javascript ! J’y suis resté 6 mois, c’était une super expérience, qui m’a permis d’apprendre beaucoup et de me faire pleins de contacts pour la suite.

 

En 2012, je suis devenu freelance et je suis partie vivre au Canada, du côté de Vancouver. J’ai voyagé et travaillé pendant environ un an. Étant dans la partie anglophone, c’était une bonne occasion d’apprendre l’anglais. J’ai continué à travailler avec les entreprises avec lesquelles j’avais travaillé à Paris et j’ai obtenu des contrats avec des boîtes américaines et canadiennes (Odopod, Barbarian Group…). Je me suis spécialisé de plus en plus en tant que développeur front-end, utilisant les dernières technologies.

 

Je suis parti ensuite 8 mois en Australie, où j’ai encore une fois voyagé et travaillé pour des entreprises parisiennes et locales.

 

 

 

Site interactif créé pour la marque Chobani pour une campagne publicitaire

Site interactif créé pour la marque Chobani pour une campagne publicitaire

 

 

 

En 2014, j’ai eu l’opportunité d’obtenir un poste de senior developer à temps plein à New York, chez Stink Studio. Je travaillais déjà en freelance pour leur bureau de Paris. J’ai obtenu un visa O1 (« talent exceptionnel ») d’une durée de 3 ans, grâce aux nombreux prix remportés par les projets sur lesquels j’avais travaillé, et j’ai ainsi pu tenter ma chance aux États-Unis.

 

Je suis resté chez Stink Studio pendant 5 ans. Je travaillais sur le même type de site, mais pour de plus gros clients. J’ai travaillé pour Google, Spotify, Subaru…. Je suis monté en compétences, jusqu’à devenir Technical Director.

 

Puis je suis parti chez Work & Co, à Brooklyn, une agence spécialisée dans le produit. Ça m’a permis de découvrir d’autres projets, beaucoup plus longs, avec des défis différents. C’était très intéressant de pouvoir apporter une expérience interactive dans des sites avec une audience plus importante.

 

En mai 2022, j’ai été embauché chez Shopify en tant que Engineer Manager, au sein d’une des équipes marketing..

 

 

 

Après avoir voyagé et travaillé en freelance depuis plusieurs endroits du monde vous vous êtes installé à New York en 2014, pourquoi ce choix ?

C’est assez lié au hasard. J’ai vu l’offre de Stink Studio à un moment où j’avais besoin de nouveauté, je n’avais pas d’appétence particulière pour New York. En revanche, je connaissais trois anciens de GOBELINS, de la promo juste en-dessous de la mienne, qui vivaient déjà là-bas. Ils étaient en coloc tous les trois, et j’ai eu la chance de récupérer la chambre de l’un d’eux qui partait vivre à Los Angeles.

 

 

 

Création d’un site interactif à l’occasion du centième anniversaire du « National Parks Service »

Création d’un site interactif à l’occasion du centième anniversaire du « National Parks Service »



Vous êtes Engineering Manager chez Shopify, en quoi consiste votre métier ?

Je manage une équipe de 6 développeurs et contractors au sein d’une team totale de 25 personnes (développeurs designers, content designers, motion designers…). Nous sommes comme une petite agence intégrée à l’intérieur de Shopify. Je m’occupe du recrutement, et j’accompagne les développeurs pour les aider à mener à bien les projets et à grandir dans leur carrière.

 

J’assure également le management de projet, en collaboration avec les autres leads pour déterminer les tâches et les délais à tenir.

 

En théorie, je ne suis pas censé coder, mais mon background de développeur m’aide beaucoup pour accompagner l’équipe. Je peux débloquer un projet pour éviter que l’équipe ait à travailler toute la nuit ou tout le week-end. Mais il semble que ça soit une tendance de l’industrie, de plus en plus de managers mettent la main à la pâte.

 

 

 

Selon vous quel est l’impact de l’IA sur le métier de développeur ?

Pour le moment, l’IA est davantage un outil qui aide les développeurs à être plus efficaces. Le code ne constitue qu’un des aspects du métier de dev, l’IA ne pourra pas remplacer (du moins pour le moment) d’autres aspects plus “humains”, comme par exemple gérer les conversations avec les stakeholders. (présentations, retours…). 

 

L’IA pourra peut-être à terme remplacer certaines tâches voire emplois de  junior en permettant aux devs d’aller plus vite, mais elle va aussi ouvrir d’autres portes. Elle a déjà créé d’autres besoins, comme par exemple certains devs se spécialisent dans la rédaction de prompts efficaces sur chat GPT (on voit apparaître sur LinkedIn des “Prompt Engineers”).

 

A l’heure actuelle, malgré le grand nombre de développeurs, il y a toujours des besoins sur le marché.

 

 

 

Expérience interactive autour de la série "Mad Men" pour Google Play 

Expérience interactive autour de la série "Mad Men" pour Google Play 



Vous avez gagné plusieurs prix (The One Show, The Webbys, Ciclope Festival, Shorty Awards, Awwwards, FWA, Cannes Lions and D&AD…) pouvez-vous nous en dire plus ?

Il existe pleins de prix auxquels on peut postuler quand on crée des sites internet. Ils n’ont pas tous la même valeur, mais ça m’a bien aidé pour obtenir mon visa.

 

Historiquement, il existe deux prix importants quand on fait du front-end et de l'advertising : FWA et Awwwards.

 

Le FWA (Favorite Website Award) existe depuis 20 ans, il avait été créé au départ pour les sites en flash. Le jury est composé de professionnels du web.

 

Awwwards est maintenant sans doute l’organisation qui pèse le plus, avec une grosse communauté. Les sites sélectionnés sont reconnus par la profession. Ils organisent également des conférences. J’ai eu la chance de pouvoir faire un talk à New York, ce qui m’a permis de participer à d’autres conférences après. 

 

 

 

Quel est le projet qui vous a le plus marqué ?

Je suis assez fier d’un projet sur lequel j'ai travaillé pour Spotify. Depuis quelques années, l’application propose « Wrapped », un récap de tout ce qu’on a écouté dans l’année. Avant, il s’agissait d’un site web à part, appelé “Year in Music”. Chaque année, une agence différente s’occupait du design et du développement du site.

 

En 2015, quand j’étais chez Stink Studio, j’ai travaillé en tant que lead développeur sur la version annuelle du site. J’étais très fier, c’est un site très attendu en fin d’année, qui touche deux ou trois millions d’utilisateurs. 

 

J’ai aussi beaucoup aimé travailler sur le projet « Stonewall Forever », en partenariat avec The Center, à l’occasion des 50 ans de la Gay Pride. Le projet était financé par le Google Creative Lab.

 

Il s’agissait d’un site web avec une composante 3D, qui permettait à l’utilisateur de pouvoir déambuler dans un bâtiment digital, initialement situé dans le Christopher Park, juste en face du bar le Stonewall Inn, où ont eu lieu les émeutes dans les années 1960.

 

Nous avons également conçu une application AR qui permettait de se rendre dans le parc et de voir le bâtiment en 3D avec son téléphone.

 

J’ai travaillé avec Samuel Honigstein (plus connu sous le pseudo samsyyyy) sur ce projet. Il est sorti de l’école en 2015. Il est très connu sur la scène mondiale en tant que WebGL développeur

 

 

 

Projet "Stonewall Forever"  

Projet "Stonewall Forever"  




En quoi votre formation vous-a-t-elle été utile dans votre parcours ?

Ma formation m’a énormément serviL’alternance fait une grosse différence. Pouvoir travailler dans une entreprise, sur de vrais projets, c’était très formateur. Ça m’a également permis d’avoir des choses à montrer en arrivant sur le marché du travail.

 

A l’époque, nous étions 10 développeurs et 10 designers dans ma promotion. Ce mélange permet de créer des générations de designers et de développeurs qui savent travailler ensemble, ce qui est essentiel dans l’industrie. Ça nous a vraiment permis de nous distinguer à la sortie.

 

Le réseau GOBELINS est gigantesque. J’ai rencontré pleins d’anciens d’autres promos tout au long de ma carrière. Dans le domaine du dev et surtout dans le créative dev, mais aussi dans le motion ou l’animation GOBELINS est ce qui se fait de mieux. Beaucoup d’anciens ont créé leur propre entreprise et recrutent des anciens, il y a un gros passage de bâton qui se crée et c’est ce qui fait aussi la force de l’école. Quand je dois recruter un designer ou développer, le côté ancien de GOBELINS joue forcément.

 

GOBELINS est vraiment reconnue dans notre industrie, surtout par les agences. Être diplômé de l’école c’est un tampon, un « seal of approval » pour les agences.

 

 

 

Site "A Year in Music" pour Spotify 

Site "A Year in Music" pour Spotify 



Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de vos années GOBELINS ?

GOBELINS a aussi une place particulière dans mon cœur, surtout de part les rencontres que j’ai pu faire. J’ai aussi contribué à la création du premier BDE avec Marcel Villoing, le directeur adjoint de l’époque, et d’autres étudiants.

 

C’était génial, nous avons pu faire pleins de choses, organiser pleins de soirées interfilières, des concours, des voyages au ski... J’en garde un super souvenir.

 

 

 

Quels conseils donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ?

Il faut tenter. Le début de la carrière, c’est le moment parfait pour suivre les opportunités qui se présentent. Il ne faut pas se poser trop de questions.

 

Au début, surtout à GOBELINS, on ne compte pas ses heures, on est passionné. Il faut retranscrire cette passion et se lancer.

 

Venant d’une petite commune dans le sud de la France, Paris c’était le bout du monde pour moi, l’accomplissement de mes études et le commencement de ma carrière. Je n’avais jamais pris l’avion avant GOBELINS, et j’ai fini par partir vivre au Canada, en Australie, et depuis presque 10 ans, à New York... Si j’ai pu le faire, vous pouvez le faire, vraiment. Il faut juste tenter.

 

 

 




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