News

Crédit: Adeline Care
Partager sur :

Adeline Care, photographe de l’étrange

03 octobre 2023 Portraits
Vue 166 fois

Diplômée du Bachelor Photographe et Vidéaste en 2017, Adeline Care a reçu de nombreux prix pour « Aithō, je brûle », projet multidisplinaire inspiré des paysages lunaires et rocailleux de l’Etna en Sicile. Elle travaille actuellement sur « Dordonha » sa prochaine série.

 

 

 

Quel a été votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme en 2017 ? 

J’ai commencé principalement par de la photographie de nature morte et de la retouche. J’essaye maintenant de travailler à plein temps sur mes projets et de les exposer par la suite. Je partage mon temps entre Paris et la Dordogne, dès que je le peux, pour travailler sur mes prochaines séries, notamment “Dordonha”.

 

 

 

Vous avez remporté le prix Picto de la mode en 2019 avec votre série « Aithō, je brûle », cette distinction vous a-t-elle aidé à vous faire connaître ? 

Cela a été en effet un énorme coup de pouce alors que je venais tout juste de commencer cette série. Cette visibilité m’a encouragée à prolonger pendant 4 ans ce projet pour en réaliser un livre.

 

 

 

« Aithō, je brûle »

« Aithō, je brûle » Adeline Care 



« Aithō, je brûle » a ensuite été sélectionnée et primée dans de nombreux festivals, pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?  

C’est un conte photographique qui met en scène la disparition d'une figure humaine dans un monde lui-même en pleine évaporation dans l'immensité de paysages volcaniques.

 

C’est un projet multidisciplinaire, entre exposition photographique et vidéo, qui a abouti dernièrement sur un livre. Ma première idée était de réaliser un court-métrage mais au fil des mois passés sur les volcans de la Sicile, la photographie a finalement pris une part de plus en plus importante, sans évacuer la dimension narrative.

 

 

 

« Aithō, je brûle » Adeline Care 

« Aithō, je brûle » Adeline Care 



Votre court-métrage « Soleil Noir » a été sélectionné au FIFIB et au festival Coté court pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ? 

"Soleil Noir" est un court métrage qui met en scène la propagation d'un son étrange au sein d’une forêt dordognaise. C’est un projet qui a été réalisé dans le cadre de mon mémoire de fin d’études à GOBELINS.

 

Je souhaitais explorer un peu plus le cinéma, cet art ayant toujours fait partie intégrante de mon approche, j’ai pris le temps de trouver mon esthétique, et surtout de développer toute une partie sonore passionnante.

 

 

 

"Soleil noir" Adeline Care 



Quelles sont vos influences ? Où puisez-vous votre inspiration ? 

Je regarde beaucoup de peinture pour préparer mes shoots mais je m’inspire principalement du cinéma, notamment des films d’Apichatpong Weerasthekul et de Werner Herzog.

 

Je ne suis pas tant inspirée par la photographie que par les autres arts visuels, même si j'adore le travail de Graciela Iturbide ou encore de Masao Yamamoto.

 

 

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

J’aime beaucoup rechercher des lieux qui pourraient m’inspirer. Mes projets partent souvent d’endroits qui contiennent une magie que j'essaye de capturer. 

 

 

 

"West Lake Tales" Adeline Care 



Comment définiriez-vous votre esthétique ? 

De manière générale je travaille autour des motifs de l’apparition et de la disparition. J’essaye de capturer la part d’étrangeté dans le réel dans la plupart de mes projets.

 

 

 

Travaillez-vous exclusivement en argentique ? 

Pour mes projets personnels je travaille toujours en argentique oui ! C’est justement à GOBELINS que j’ai pu l’expérimenter pour la première fois. C’est devenu petit à petit mon seul outil car ça accentue pour moi cette part de magie que je recherche.

 

En vidéo, je travaille au numérique mais je rêve également de tourner en argentique un jour.

 

 

 

"Home scale " Adeline Care



Quel est le projet qui vous a le plus marquée ? 

“Aithō, je brûle” m’a vraiment marqué, au delà du fait que je photographiais dans des endroits incongrus (volcans, tunnels de laves, grottes), c’est une série qui m’a permis de me confronter pour la première fois à un projet sur le long terme et sous toutes ses formes (exposition, livre, vidéo) et d’explorer ce que je souhaitais vraiment faire ressentir en photographie.

 

 

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ? 

Je viens de terminer la maquette de mon livre “Aithō, je brûle” et je cherche à l’éditer. Je travaille également sur un tout nouveau projet “Dordonha” dans lequel j’explore le territoire de la Dordogne au travers du mysticisme qui en émane et des êtres qui le peuplent.

 

 

 

"Dordonha" Adeline Care 

"Dordonha" Adeline Care 



Où pourra-t-on voir vos œuvres prochainement ? 

En ce moment j’expose à l’International Photography Exhibition à Dali en Chine. Le mois prochain une projection de “Aithō, je brûle” est prévue à la Grande Halle de la Villette lors de la Nuit de la photographie le 7 octobre. Le reste de l’année quelques-uns de mes tirages sont visibles au Showroom du Studio Artera à Paris.

 

 

 

Maquette du livre "Aithō, je brûle"

Maquette du livre "Aithō, je brûle"



Pouvez-vous nous donner un bon souvenir de vos trois années à GOBELINS ? 

Lors de ma dernière année d’étude, nous avions organisé un échange avec plusieurs élèves des Beaux Arts d’Hangzhou en Chine. J'avais adoré réaliser notre projet en commun situé autour d'un immense lac qui s'étendait en plein milieu de la ville. La confrontation entre nature luxuriante et immense métropole était impressionnante.

 

 

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ? 

Je recommanderais tout simplement de continuer de chercher, d’expérimenter, d’essayer de construire un univers qui vous est propre. Il ne faut surtout pas hésiter à se tromper, c’est là où on apprend le plus.

 

 

 

Interview par Sophie Jean




J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Proposer une actualité