Valentin Gall, designer graphique et artiste touche à tout
Diplômé de la Licence professionnelle Création et Développement Numérique en Ligne de GOBELINS Paris en 2008 Valentin Gall a réintégré l'école en 2013 au sein de l'incubateur Prolab pour développer l'application "Il était des fois". Aujourd’hui designer graphique, il intervient sur des missions de graphisme, d'illustration et de direction artistique. Passionné par l’univers de la littérature jeunesse et véritable artiste touche à tout, il expérimente au quotidien dans ses commandes et ses projets personnels (sérigraphie, gommettes, pochoirs, illustration sur chocolat, application, collages, imagiers jeunesse, photographie, jeu de société, papiers découpés, pictogrammes…).
Pouvez-vous revenir sur votre parcours depuis l'obtention de votre diplôme ?
J'ai un cursus en Arts Appliqués assez riche qui m'a beaucoup fait voyager. Originaire de Metz, j’ai débuté par une MANAA à Nancy, suivie d’un BTS en Communication Visuel (option graphisme - édition - publicité) à Lyon. J’ai intégré la licence de GOBELINS Paris juste après, pour compléter mes connaissances avec un volet design numérique. Je suis ensuite entré par équivalence aux Arts Déco de Strasbourg (aujourd’hui appelés la Haute Ecole des Arts du Rhin) pour me spécialiser en didactique visuelle et travailler sur des projets jeunesse.
Je suis retourné à GOBELINS en 2013, pour finaliser mon projet de fin d’études « Il était des fois » au sein de l'incubateur Prolab. C’est là que j’ai rencontré Arnaud Lacaze et Marie-France Zumofen, du pôle Recherche et Innovation, qui m’ont mis en relation avec Tralalère, une entreprise qui développe des projets pédagogiques numériques pour le jeune public.
J’ai alors intégré le pôle Recherche et Innovation de l'école pour travailler, ensemble, sur de nouveaux concepts liés au digital publishing. Et ce jusqu’en 2017.
©ValentinGall
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De 2017 à 2019, j’ai travaillé pour l’Université de Strasbourg, en tant que directeur artistique, sur le déploiement de leur nouveau langage visuel (un système de communication repensé pour toute l’université) aux cotés de Ruedi Baur.
L’année 2019 a marqué un tournant dans ma carrière, avec la naissance de ma fille, qui a chamboulé mon organisation et toute ma façon de travailler. (Je suis dorénavant bien plus efficace sur le temps qui m'est imparti !). Aujourd'hui, j’interviens de nouveau sur des missions freelance, aussi bien pour des grosses sociétés (ARTE, Puma, Orange...) que pour des particuliers ou des associations. C’est une balance que je trouve, créativement, très intéressante.
Enfin, je continue en parallèle à faire vivre l’application « Il était des fois ». Je suis régulièrement invité dans des espaces culturels (Gaité Lyrique, Le Vaisseau, Médiathèque A.Malraux...) pour animer des ateliers autour du livre numérique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur « Il était des fois », le projet que vous avez finalisé au sein de l'incubateur Prolab de GOBELINS Paris en 2013 ?
Il s’agissait à l’origine de mon projet de fin d’études aux Arts Déco, j’avais choisi de travailler sur un livre numérique jeunesse. C’était le tout début du livre numérique, l’iPad venait de sortir et j’étais un peu déçu par la plupart des applications qui se résumaient à des fausses pages qu’on tourne et des interactions très basiques. J’ai voulu creuser les possibilités offertes par ces nouvelles technologies et en profiter pour créer le livre que j’aurais aimé avoir enfant.
« Il était des fois » propose des outils qui vont permettre au lecteur de s’approprier une histoire. La distribution des rôles, le choix du personnage central, les différents points de vue, la confrontation des narrations, deviennent ainsi des modules interchangeables. « Il était des fois » offre à l’enfant la possibilité d’être auteur de son histoire, et donne aussi un petit coup de pouce aux parents en manque d’inspiration. L’iPad n’est plus qu’un simple écran, il redevient un objet, tel le livre, que l’on prend plaisir à manipuler.
Quand j’ai présenté mon diplôme aux Art Déco, l’application était déjà quasiment fonctionnelle. L'incubateur de projet m'a permis de finaliser cela, mais surtout, de m'accompagner tout du long pour son lancement.
L’application fêtera ses 10 ans au printemps. C'est un beau chiffre pour une appli indépendante ! Je réfléchi d'ailleurs à la rendre gratuite pour l’occasion. J’avais tenté l'expérience pendant le 1er confinement et les téléchargements avaient explosés (l’Ambassade de France aux États-Unis avait même recommandé l’application !).
Ce projet est très important pour moi, il fait le lien entre toutes les étapes de mon parcours, l’édition pendant mon BTS, le numérique à GOBELINS et l’univers jeunesse aux Art Déco.
©ValentinGall
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Où trouvez-vous l’inspiration ?
Je suis très inspiré par ma fille, je suis admiratif de cette capacité qu’ont les enfants à dessiner de manière instinctive, sans se poser de questions. Je garde tous ses dessins naturellement, et je pique aussi ses outils (Crayola, cubes, gommettes...) ! J’essaie de créer des choses avec elle. Dernièrement, nous avons répondu ensemble à une commande pour ARTE !
Je n’ai pas de technique particulière pour maintenir ma créativité, si ce n’est la pratique quotidienne et le fait de changer souvent de médium. J’expérimente beaucoup de choses.
J’ai aussi l’habitude de me rajouter une contrainte lors de commande, comme l'utilisation d'une nouvelle technique par exemple. Pour moi c’est plus facile d’être créatif en posant une contrainte, ainsi je ne pars pas d’une page blanche.
©ValentinGall
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Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ? Quels sont vos futurs projets ?
J’aimerais sans doute travailler davantage sur des projets jeunesse (albums, jeux de société, jouets...). En baignant maintenant dedans au quotidien, je me rends compte que c'est ce qui m'enchante le plus.
Mais aussi pourquoi pas revenir à GOBELINS en tant que professionnel, pour aider au développement des projets de fin d’année par exemple, je garde de très bons souvenirs de mes passages à l’école.
Concernant mes projets futurs, je travaille actuellement sur le design et la communication d’une application de guide virtuel à Strasbourg. Je conçois en parallèle l'identité visuelle d'un EHPAD, les supports de communication d'un cabinet d'avocat et (bien entendu) des imagiers pour ma fille.
Je découpe régulièrement des sneakers en papier et je tente de lancer une boutique de tirages numérotés autour de mon travail de pictogramme. Je suis toujours occupé, et mes projets sont très variés !
©ValentinGall
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Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de GOBELINS ?
Les portes ouvertes ! Je les ai faites en tant que prospect, étudiant, puis ancien étudiant. Et c'est à chaque fois un super moment rempli de belles images. Je recommande à tout le monde.
J’ai d’ailleurs conservé soigneusement mes t-shirts des JPO ! Obtenir ce t-shirt c’était un peu l’officialisation de notre passage à GOBELINS.
©Florian Machot-Boschero
Quel conseil donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e qui souhaiterait devenir graphiste ?
J’en ai plusieurs :
➜ Débuter son activité en parallèle de ses études, c’est ça qui m’a permis de pouvoir développer mon réseau et me lancer dès l’obtention de mon diplôme.
➜ Ne pas envisager les projets scolaires uniquement comme des « devoirs » et essayer de voir quelle utilité ils pourront avoir après l’école (dans un book, comme premier projet professionnel…).
➜ Aller voir ce qu’on fait dans les autres filières, c’est toujours très enrichissant et c’est dommage de ne pas assez profiter de tous les talents qui nous entourent à Gobelins.
Et enfin, prendre du plaisir, c’est important de s’amuser dans ce que l’on fait (à l’école et en dehors), les résultats iront de pair, si on prend du plaisir tout est plus facile.
©ValentinGall
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Interview par Sophie Jean
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