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Tom Kleinberg, photographe et réalisateur de clips
Diplômé du bachelor Photographe et Vidéaste en 2023, Tom Kleinberg est un artiste pluridisciplinaire. Son travail se distingue par une exploration intime et engagée des communautés marginalisées. Sa série "Forgotten in the dark" sur l’univers des ballroom à Séoul et à Paris a été exposée au Festival Circulations en 2024.
Il nous partage son expérience et ses conseils pour débuter en photo et vidéo en tant que jeune artiste.
Vous avez été diplômé du Bachelor Photo et Vidéo en 2023, quel a été votre parcours depuis la sortie de l’école ?
Je suis sorti de l’école avec la volonté de mener de front mes projet professionnels et personnels. Aujourd’hui, je vis totalement de la photo et de la vidéo.
J'ai eu la chance d'avoir pu nouer des contacts avec des directeurs artistiques durant la master class organisée par GOBELINS en partenariat avec Universal en 3ème année. C’est ce qui m’a permis de démarrer dans l’univers du clip.
En parallèle, mon travail en photo a pris rapidement de l’ampleur. Mon mémoire de 3ème année sur les ballroom en Corée a été exposé au festival Circulations au printemps 2024, ce qui a permis à mon projet de continuer sa route après l’école.

"Forgotten in the dark" - Tom Kleinberg
Comment avez-vous fait connaître votre travail
Grâce aux réseaux sociaux, c’est un outil très important ! Aujourd’hui, les artistes sont obligés d’avoir plusieurs casquettes et d’assurer eux-mêmes leur publicité sur leurs réseaux et leur site. C’est un travail fastidieux mais crucial.
En sortant de l’école, j'ai continué à développer mes projets personnels pour avoir de la matière à partager sur mes réseaux. J’ai aussi créé beaucoup de contacts en envoyant systématiquement un DM aux personnes qui venaient de s’abonner à mon compte. Je n’ai pas toujours reçu une réponse mais ces premières prises de contacts ont été très utiles par la suite, quand mes projets ont commencé à être diffusés plus largement et que mes interlocuteurs se sont aperçus que je les avais déjà approchés 4 mois plus tôt.
Comment avez-vous développé votre esthétique ?
C’est la question que tous les artistes se posent. Pour moi, le style et les envies évoluent tout au long de la carrière d’un artiste.
J’essaie d’analyser les images qui me plaisent pour comprendre comment elles sont construites et ce qui m’attire. Notre esthétique est forcément influencée et façonnée par les images qu’on consomme. C’est en les analysant qu’on peut vraiment conscientiser son travail et développer sa propre esthétique.
Clip Uzi Freyja - "Don't Disturb Me" réalisé par Tom Kleinberg
« Forgotten in the Dark » a été exposé au festival Circulation(s) en 2024, pouvez-vous m’en dire plus sur ce projet ?
J’ai terminé ma licence de cinéma et audiovisuel en 2019 et suis parti vivre à Taïwan sur un coup de tête pour découvrir le pays. J’ai travaillé dans un cabaret de drag en tant que photographe. J’ai pu ainsi constater l’importance de ces lieux de rencontres et d’expression pour les communautés queers.
Avec l’arrivée du COVID tous les lieux de nuits ont été fermés et déclarés non essentiels, tout comme l’art et la culture.
C’est dans ce contexte que j’ai passé le concours d’entrée de GOBELINS en 2020, avec en tête l’idée de continuer à explorer ces thématiques. Au moment de commencer à travailler sur le projet de diplôme les frontières taiwanaises étaient encore fermées. Je me suis renseigné sur les autres communautés queers en Asie et j’ai découvert l’univers des ballroom en Corée.
Taïwan est le premier pays d'Asie à avoir légalisé le mariage homosexuel. Il y a une vraie volonté politique et culturelle du pays de mettre en avant les liens entre l’art et la culture queer.
A l’inverse, la Corée stigmatise encore beaucoup les communautés queers. En Occident, on connait surtout la scène culturelle du pays à travers la Kpop et les drama. Je trouvais intéressant de montrer la place de la culture queer dans cette vision très commerciale de la culture coréenne. Mon projet s'est donc déplacé de Taïwan vers la Corée.

"Forgotten in the dark" - Tom Kleinberg
Selon vous, quelles sont les erreurs à éviter quand on débute dans la photo et la vidéo ?
La principale difficulté c’est de réussir à atteindre un équilibre entre les projets « alimentaires » et les projets artistiques. Ce n’est pas facile de résister à la tentation de faire uniquement des projets commerciaux. Les projets artistiques ne sont pas toujours lucratifs, mais ils apportent de la crédibilité à notre travail.
Il faut aussi faire attention à ne pas proposer des tarifs trop bas quand on débute. C’est difficile pour les jeunes artistes d’imposer leurs tarifs mais si vos prestations sont trop basses elles vont décrédibiliser votre travail et impacter négativement le marché pour les autres photographes et vidéastes.
Vous arrive-t-il de travailler avec d’autres anciens/anciennes de GOBELINS ?
Je n’ai pas collaboré avec d’autres anciens ou anciennes, mais je travaille encore beaucoup avec les make up artists et les hairs stylistes que j’ai pu rencontrer à GOBELINS. Nous avions fait une master classe avec D-MAI, une école de de make up, et j’ai rencontré beaucoup de maquilleuse par ce biais.
En revanche, nous sommes un certain nombre de ma promo à être restés en contact. Nous nous retrouvons régulièrement dans un café pour travailler sur nos projets respectifs, échanger, se donner nos avis. La photo et la vidéo peuvent être des activités très solitaires, ces sessions de coworking me permettent de me nourrir créativement et d’avoir des retours sur mon travail.
Clip Keiona -" Watch Me", réalisé par Tom Kleinberg
Qu’avez-vous retenu de vos trois années à GOBELINS ?
Le conseil que j’ai souvent donné aux étudiant.e.s des promos en dessous de la mienne c’est de mettre à profit tout ce que GOBELINS peut nous offrir. Quand on est étudiant.e on a le luxe d’avoir du temps et d’avoir accès aux studios et au matériel de l’école.
Il faut en profiter pour tester des choses, pour nourrir son portoflio, pour se tromper. Je pense que c'est très important et très formateur de pouvoir faire des erreurs et d’expérimenter pleins de choses.
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