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Mélanie Terzic, Productions Lab Coordinator pour le Google Arts & Culture Lab
Diplômée du Bachelor Développeur interactif (promo 2019) et du Master Design et Management de l'Innovation Interactive - Option Développement (promo 2021) Mélanie Terzic est aujourd’hui Productions Lab Coordinator pour le Google Arts & Culture Lab. Elle revient sur son parcours et nous dévoile les missions et les engagements du Google Arts & Culture Lab.
Quel été votre parcours depuis l'obtention de votre diplôme ?
J’ai découvert la gestion de projet grâce aux cours dispensés pendant la dernière année de ma formation. J’avais déjà le statut de freelance pendant mes études, j’ai poursuivi mon activité pour acquérir des compétences pour maîtriser davantage la relations clients, le volet administratif et le cadre légal et juridique des projets.
Entre 2020 et 2022 en parallèle de GOBELINS, j’ai exploré le domaine du cinéma. J’ai assisté à des cours à la Sorbonne sur l’histoire du cinéma, suivi une formation courte en acting au Cours Florent, et participé à des ateliers de réalisation. J’ai aussi suivi quelques semaines de cours avec l’association 1000 visages, autour de la réalisation et de l’écriture.
En 2023, j’ai vécu à Marseille, où je me suis investie dans des projets associatifs et culturels, notamment dans la programmation d’un cinéma indépendant. C’était une période de découverte et d’exploration, très enrichissante sur le plan personnel et artistique.
En 2024, j’ai saisi une opportunité au Google Arts & Culture Lab, qui m’a fait revenir à Paris. C’était une suite cohérente à ma formation à GOBELINS, centrée sur les technologies créatives et le management de l’innovation — un domaine encore rare.

Google Art & Culture - Food Mood
Vous êtes Productions Lab Coordinator pour le Google Arts & Culture Lab, en quoi consiste votre métier ?
Google Arts & Culture est une plateforme gratuite qui aide les institutions culturelles à préserver et partager leurs collections en ligne. Elle rend les oeuvres plus accessibles et participe à leur conservation grâce à la numérisation.
Aujourd’hui, plus de 3 000 partenaires dans 80 pays participent au projet, en gardant les droits sur leurs contenus.
Je travaille plus spécifiquement sur la résidence d’artistes basée entre Paris et Londres, que nous appelons le « Lab ». En tant que Creative Producer et Lab Production Coordinator, j’accompagne les artistes en résidence dans la conception d’experiments : des projets qui croisent les technologies de Google avec les collections de nos partenaires, pour imaginer de nouvelles formes de mise en valeur du patrimoine.
Dans mon rôle de creative producer, j’assiste les artistes en résidence, tout au long de leurs projets, de l’idéation au lancement. Je participe aux phases de réflexion, de curation et de design, tout en veillant aux aspects juridiques et éthiques. Lorsqu’un projet intègre des technologies comme l’IA, je m’assure qu’il respecte les directives internes, notamment en matière de protection des données, d’impact sur les publics sensibles (comme les mineurs) et de respect des communautés.
En tant que production coordinator, je participe à la bonne coordination de l’ensemble des projets du Lab. Avec plusieurs producers, une dizaine d’artistes en résidence et de nombreux partenaires, il est essentiel d’avoir une vision globale pour assurer une répartition fluide du travail. Je mets à jour et diffuse les procédures de lancement de projet, j’accompagne les équipes dans leur mise en œuvre, et j’anime les temps de suivi collectifs et individuels pour garantir une organisation claire et efficace.
Quel est le projet qui vous a le plus marquée ?
C’est difficile de choisir un seul projet, car ils sont tous très différents. L’un des premiers sur lequel j’ai travaillé s’appelait Food Mood, une expérience qui associe deux régions du monde pour créer une recette fusion. J’ai suivi le projet du début à la fin, jusqu’à sa mise en place dans les cantines Google à travers le monde, ce qui lui a donné une résonance concrète.
J’ai aussi beaucoup aimé Learning Light, un studio interactif pour explorer la lumière, et One Sound Two Frames, un jeu où il faut deviner quelle œuvre a inspiré une musique générée par IA.
Certains projets réalisés avec des institutions m’ont également marquée, notamment Mixtape, en collaboration avec la National Gallery, qui propose de composer une bande-son personnalisée à partir des œuvres de leur collection, ou Dreaming with Flamingos, un jeu conçu avec l’artiste Yinka Ilori.
Même si je n’ai pas travaillé directement dessus, les projets de recherche autour de l’IA m’inspirent beaucoup : Play a Kandinsky, réalisé avec le Centre Pompidou, invite par exemple à entendre ce que Kandinsky aurait pu percevoir en peignant Jaune-Rouge-Bleu ; ou encore The Klimt Color Enigma, une reconstitution numérique des œuvres perdues de l’artiste, menée avec le Belvedere Museum.

Google Art & Culture - Learning Light
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Je me sens privilégiée de pouvoir continuer à travailler dans ce milieu niche qu’est l'art créatif. A mon sens, l'œuvre digitale mérite sa place dans le milieu de la culture. J’apprécie aussi beaucoup le fait de travailler pour un institut à but non lucratif, au service de la culture.
Nous sommes une petite équipe, très soudée, c’est très agréable de travailler tous ensemble. L’autre gros avantage de mon travail c’est d’avoir pu me faire des connaissances partout dans le monde notamment à Londres mais aussi à Rome, Los Angeles, New York, Berlin, Barcelone ou en Afrique du Sud !
Quand je travaillais comme créative codeuse, j’étais vraiment dans d'exécution. Aujourd’hui je peux toucher à la fois à l’aspect juridique, créatif et humain. Je suis constamment en contact avec les artistes. Mon rôle c’est vraiment d'être là pour eux.

Travaillez-vous souvent avec des anciens/anciennes de l’école ?
J'ai encore beaucoup de contacts avec les anciens/anciennes de ma promotion, c'est d’ailleurs grâce à un ancien que j'ai eu mon poste actuel !
C’est très précieux de pouvoir bénéficier de l’avis, du soutien et des contacts des anciens de ma promo. En juin dernier, nous avons organisé un événement en collaboration avec le Grand Palais Immersif autour de l’exposition « Loading » sur le street art et de l’oeuvre de Felipe Pantone. J'ai invité 3 alumni, ainsi que les entreprises dans lesquelles ils/elles travaillent à ce vernissage et cette invitation m’a permis ensuite d’être moi-même invitée par leurs entreprises à d'autres événements !
Je me suis créé un véritable réseau professionnel, grâce à mes liens avec les anciens et anciennes de GOBELINS.
Que retenez-vous de vos 3 années passées à GOBELINS ?
J’ai adoré pouvoir faire des projets avec des entreprises externes. Nous avons notamment collaboré avec le Louvre et Hermès dans le cadre des jeudis créatifs organisés par l’école. Ces projets rendent la formation plus concrète.
La collaboration entre étudiants était aussi un gros atout. J’ai beaucoup appris des autres élèves avec qui j’ai évolué pendant mes études.
J’ai aussi beaucoup aimé les cours de dernière année qui portaient davantage sur des compétences de management et de communication. J'ai trouvé ça très formateur et ça m’a beaucoup aidé dans mon orientation.

Google Art & Institute - Play A Kandiski
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ?
Ne pas se comparer aux autres et ne jamais penser qu’on n’a pas le niveau pour être à GOBELINS! J’en ai un peu souffert pendant ma formation, j’avais toujours peur d'être moins bien que les autres.
Si on a été pris à l’école c'est que c'est pour une bonne raison, il ne faut pas se sous-estimer et se mettre en retrait par rapport aux autres.
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