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Manon Taillefer, Consultante, Coach et Directrice artistique, au service des freelances
Diplômée de la formation Graphiste Motion Designer en 2016, Manon Taillefer a commencé sa carrière en tant que directrice artistique. Passionnée par les problématiques liées au freelancing, elle met ses compétences et son expérience au service des professionnels qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat, avec Now What une entreprise spécialisée dans le coaching et l’accompagnement des freelances.
Vous avez été diplômée de la formation Graphiste Motion Designer en 2016, quel a été votre parcours depuis ?
Pendant mes études à Gobelins, j’ai réalisé que j’avais des compétences commerciales, ce qui est assez rare chez les profils créatifs. J’ai décidé de travailler cet atout pour me démarquer et j’ai intégré une école de commerce, en master 2 d’entreprenariat pendant un semestre juste après mon diplôme. J’ai enchainé ensuite sur un second semestre en RH cette fois, sur le management des hauts potentiels.
A la fin de mon année j’ai été embauchée par Les Sherpas, une startup spécialisée dans le soutien scolaire, en tant que directrice artistique, marketing et RH. J’y suis restée un an et j’ai ensuite intégré le WAP (We are Peers), une autre startup, toujours dans le domaine de l’Edtech, spécialisée dans la transmission de savoirs entre pairs, en tant que graphiste/éditorialiste cette fois. En parallèle, je me suis lancée à mon compte en tant que directrice artistique et planeur stratégique.
Les premières années, je suis tombée dans à peu près tous les pièges ! J’ai appris de mes erreurs, jusqu’à ce que ça marche et que ça marche très bien. J’ai connu un chiffre d’affaires exponentiel et quand j’ai réussi à atteindre un confort financier… j’ai fait un énorme burnout qui a duré 2 ans.
J’ai profité de cette période pour tout remettre à plat et voir où j’en étais. Je voulais continuer le freelancing mais je ne me sentais pas encore complètement à ma place dans la création.
D’anciens coworkers m’ont alors contacté pour me demander des conseils et de fil en aiguille ils m’ont proposée de les accompagner sur le développement de leur entreprise. Quand j’ai accepté, ça a été un évènement très marquant de ma carrière. Après avoir fait deux écoles d’art, une fac en gestion de projet, une école de commerce en entrepreneuriat et en RH et m’être formée en psychologie du bonheur... devenir consultante et coach pour les entrepreneurs venait donner du sens à mon parcours étudiant et professionnel.
Voilà comment j’ai créé mon entreprise Now What il y a un peu plus d’un an, dans l’idée répondre à la question que se posent tous les indépendants : « je me suis lancée, j’ai mon numéro de Siret, et maintenant… je fais quoi ? ».
©ManonTaillefer
Comment le projet de Now What a-t-il germé ?
Quand je me suis lancée à mon compte, je me suis rapidement aperçue que je ne savais pas combien valait une charte graphique, comment on fixait un tarif, comment on négociait avec un client… Mon premier réflexe quand un client me demandait de baisser mon prix c’était d’accepter mais ça ne marche pas du tout comme ça !
J’ai perdu beaucoup de temps et d’argent lors de ma première année. Les impayés et les retards de paiement sont très tabous dans l’entreprenariat mais je pense qu’il faut en parler pour aider les débutants qui sont confrontés à cette situation. La culture des agences est très problématique, certaines sont connues pour être de mauvaises payeuses mais je l’ignorais en arrivant sur le marché du travail.
Je me suis dit qu’il fallait que les autres vivent cette première expérience différemment. Pour moi, ne pas former les entrants à la valeur de leur travail, c’est aussi une manière de participer au dumping du marché. Si on donnait toutes les clés aux débutants, tout le monde arrêterait de se vendre à 120 euros la journée et la valeur globale du marché remonterait. Ce tarif n’est pas tenable, mais on ne le réalise que quand c’est trop tard. L’éducation à l’entreprenariat, c’est une problématique éthique.
En quoi consiste votre métier ?
Je ne mets plus mon métier de directrice artistique en avant et je choisi mes clients avec parcimonie. Je suis contente de garder un peu de travail créatif, car c’est très important de rester à jour quand on veut accompagner des gens qui ont les mêmes problématiques.
En tant que coach, j’interviens sur 5 grands axes :
➜ La communication : comment construire une offre attractive, bien ciblée, bien tarifée, comment la pitcher, comment faire du branding…
➜ La vente : comment trouver des clients et faire des propositions commerciales.
➜ La posture : apprendre à dire non, savoir cadrer la relation client, gérer les litiges, les difficultés, comment se positionner pour faire respecter des process de travail. C’est une compétence capitale.
➜ Le stress : comment gérer le stress, comment conserver un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle.
➜ La gestion du temps : comment être productif, optimiser son temps, par exemple… J’ai beaucoup de clients qui vivent des évènements personnels qui viennent impacter leur travail (deuil, chagrin d’amour, déménagement imprévu..). Quand on est sa seule ressource de travail, il est fondamental de trouver des solutions pour continuer d’avancer et ne pas couler.
©ManonTaillefer
Où peut-on trouver vos conseils et faire appel à vos services ?
Je vais sortir un site internet fin novembre 2022, en attendant il suffit de me contacter, sur LinkedIn ou par mail à hello@now-what.fr.
Dans mon résumé LinkedIn, il y a un lien vers mon calendrier qui permet de prendre rendez-vous directement avec moi pour faire connaissance, échanger et voir si le courant passe avant de travailler ensemble.
©ManonTaillefer
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
J’adore sentir les gens reprendre confiance en eux, particulièrement les personnes timides. J’ai moi-même beaucoup lutté avec ma timidité donc je sais à tel point c’est difficile de vendre son travail quand on a habituellement déjà du mal à faire le premier pas.
Une cliente m’a recontactée il y a quelques semaines pour me dire que 6 mois après son coaching, toutes les graines plantées avaient germées : elle a trouvé des clients, suivi une formation, augmenté ses tarifs et pris de l’assurance… C’est très satisfaisant ! C’est ce qui donne du sens à mon travail.
©ManonTaillefer
Et maintenant, quels sont vos projets pour la suite ?
J’ai toujours mille idées ! J’ai écrit un livre, duquel a découlé le cours sur le métier de freelance que je donne actuellement à Gobelins. Il synthétise l’ensemble des conseils qu’on m’a donnée et que j’ai appris sur le terrain. Je suis en train de le proposer à plusieurs maisons d’édition. Il y a une énorme opportunité de marché, car il existe très peu d’ouvrages sur le sujet en France. Au-delà de ça, j’espère qu’il sera publié, car il permettrait aux freelances d’obtenir des infos clés à des prix très accessibles.
Dans cette même veine, je vais lancer très prochainement (courant février 2023) une campagne de crowdfunding invitant à acheter la formation que je donne à Gobelins dans un format e-learning. J’aimerais la rendre accessible à un plus grand nombre de freelances.
J’ai également très envie de créer des « apéros freelances », pour créer des opportunités de rencontrer d’autres professionnels. Le problème du freelancing c’est qu’on est très seul, il faut aller chercher ses collègues, mais ce n’est pas toujours évident. Se rencontrer autour d’une bière rend le contact un peu plus facile.
J’aimerais aussi énormément donner des conférences et participer à un podcast.
Enfin, je projette de donner un peu d’ampleur à Now What et de commencer à faire tourner la machine en recrutant d’autres coachs. J’adorerais transformer mon programme en une académie.
©ManonTaillefer
Un bon souvenir de votre année à Gobelins ?
J’ai fait partie des élèves qui ont remonté le BDE. Nous avions organisé un évènement dans l’école façon fête foraine, avec de la barbe à papa, des activités un peu fun, des décorations partout, des jeux... C’était un épisode très lumineux.
Un conseil pour les jeunes diplômé.e.s qui veulent devenir freelance ?
Le meilleur conseil que je puisse donner c’est de ne pas se lancer sans trésorerie ni réseaux. C’est ce que j’ai fait et ce n’était pas une bonne idée. Il faut avoir un travail d’appoint ou de l’argent de côté pour se lancer, sinon on est à la merci des clients et ça créé des rapports de force dans lesquels on est toujours perdant.
Interview par Sophie Jean
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