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Crédit: Florence Millet
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Florence Millet – Photographe éco-responsable

23 avril 2024 Portraits
Publié par Sophie JEAN
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Florence Millet a commencé sa carrière en tant que formatrice en progiciels avant de devenir cheffe comptable, coach puis responsable RH. Passionnée par la photographie depuis l’enfance, elle décide en 2022 de suivre la formation « Devenir photographe, les pratiques indispensables » de GOBELINS.

 

Aujourd’hui photographe professionnelle, elle s’engage pour une photographie plus respectueuse de l’environnement.

 

 

 

Comment êtes-vous arrivée à la photographie ?

Mon grand-père paternel était photographe, nous avons tous baigné dedans petits. Adolescente, je rêvais de devenir reporter photographe, mais je n’avais pas réussi à rentrer dans l’école que je convoitais : Sciences Po Paris.

 

J’ai suivi mon amour des langues et suis partie étudier à Liverpool en Erasmus. J’ai ensuite travaillé aux quatre coins du monde en tant qu’assistante marketing, puis formatrice en progiciels, avant de rejoindre une multinationale suisse où j’ai pu me développer dans plusieurs métiers, dont les RH. C’est là que j’ai obtenu un Exec Master à Sciences Po Paris, enfin ! En parallèle, j’ai toujours continué de me nourrir en photo : cours, lectures, expos, rencontres et beaucoup de pratique.

 

En tant que responsable RH le confinement m’a bouleversée : je devais licencier des salariés par caméra, ce que je n’ai pas supporté. Le burn out qui a suivi m’a poussée à me plonger dans mes racines et j’ai décidé de suivre mon rêve de gosse.

 

Après un parcours en entreprenariat avec la Chambre des métiers pour valider mon projet, j’ai rejoint la formation Devenir photographe, les pratiques indispensables de GOBELINS en février 2022. J’ai lancé ma S.A.R.L. "Coffeelter" dans la foulée.

 

Mes expériences précédentes m’ont bien préparée à ce métier de photographe (appétence informatique, expérience en comptabilité, en gestion, en coaching et même en prospection).

 

Je n’ai jamais cessé de pratiquer la photo, initialement en argentique puis essentiellement en numérique.

 

 

 

Portrait théâtralisation en extérieur "Solsequia le regard" - série “Rêvéalité” - ©Florence Millet

Portrait théâtralisation en extérieur "Solsequia le regard" - série “Rêvéalité” - ©Florence Millet



Pouvez-vous nous en dire plus sur la photographie éco-responsable ?

C’est un concept encore peu développé en France. Selon moi les métiers de l’image ont un vrai rôle à jouer en matière d’éco-responsabilité.

 

Toute la chaîne créative est passée au crible afin de mesurer l’impact sur la planète, depuis le choix du matériel, les méthodes de prise de vue et de partage avec les clients, les formats en fonction des supports finaux (web ou print), l’hébergement et le stockage de nos photos.

 

On assiste à une surconsommation de l’image, et trop souvent de l’image avec une grosse trace carbone, alors que la HD n’est pas toujours utile. J’aspire à une consommation raisonnée et plus durable, et à terme, la décarbonation des métiers de l’image.

 

Comme la mode fait face au fléau de la « fast-fashion », la photo est aussi en pleine tourmente avec la démultiplication des plateformes de partage et de visionnage de courte durée, ce que j’appelle la « fast photography ». Les serveurs chauffent, et la planète en souffre.

 

Mais être labellisé éco-responsable ne s’improvise pas ! C’est un engagement transparent et en amélioration continue auprès des fournisseurs et des clients.J’ai fait le choix du label « éco-défis » avec la CMA, qui doit être renouvelé tous les 2 ans.

 

Je suis aussi en pleine démarche au sein de ma fédération professionnelle régionale pour avancer collectivement sur le sujet.

 

 

 

Portrait Emilie Launay - ©Florence Millet 

Portrait Emilie Launay - ©Florence Millet 



Pourquoi avez-vous fait le choix de vous spécialiser dans la photo éco-responsable ?

C’est avant tout pour mes enfants que j’ai fait ce choix, en tant qu’entrepreneuse, je prends très au sérieux l’impact de mon activité sur l’environnement et j’estime avoir des comptes à leur rendre.

 

Cette ligne directrice était déjà présente lors de mon parcours en entreprenariat, et j’ai bâti toute mon activité à partir de cet ADN.

 

J'essaie de mener des actions concrètes à la moindre occasion. J’interroge mes fournisseurs sur comment optimiser les dépenses d’énergie ou de ressources ; récemment j’ai décidé de rationaliser les formats de tirages afin de réduire drastiquement le gaspillage de papier.

 

Pour les commandes de tirage, je favorise le papier Fine Art, pour le côté artistique et durable, mais aussi le moindre impact sur l’environnement. Mes clients sont plutôt réceptifs aux principes que je leur énonce et certains tapent à ma porte pour cette raison.

 

Cet engagement est profondément ancré en moi et je me fais volontiers porte-parole du label Eco-défis, car c’est un véritable outil de RSE.

 

 

Portrait théatralisation "16 en 23" - série “Rêvéalité” - ©Florence Millet

Portrait théatralisation "16 en 23" - série “Rêvéalité” - ©Florence Millet



Quels types de prestations proposez-vous ?

J’habite dans un village de 1500 habitants, alors je suis devenue photographe « généraliste » en m’inspirant des médecins de campagne.  

 

Depuis la création de mon studio, mes prestations évoluent sans cesse. Je propose également des prestations en rédaction en français ou en anglais. Il m’arrive d’allier l’image au texte, notamment pour les artisans.

 

J’accompagne aussi bien les professionnels que les particuliers pour des portraits (studio ou extérieur) avec ou sans théâtralisation, des reportages métiers, des évènements sportifs ou culturels, des photos d’identité aux normes ANTS et de façon occasionnelle, des évènements familiaux. Je propose aussi des séances « boudoir », grossesse & naissance et des portraits avec les animaux familiers.

 

J’ai investi dans du matériel de qualité et j’ai beaucoup de concurrents non déclarés, ce n’est pas toujours simple de fixer des tarifs mais je me bats pour une rémunération à la hauteur de notre travail en tant photographes professionnels.

 

 

 

Nature morte maroquinerie - ©Florence Millet

Nature morte maroquinerie - ©Florence Millet



Pourquoi avez-vous choisi de suivre la formation « Devenir photographe, les pratiques indispensables » ?  

Dès que j’ai décidé de me lancer en tant que professionnelle j’ai su que je voulais postuler à GOBELINS. Pour moi la certification était un vrai plus pour me démarquer de mes concurrents.

 

Les différents intervenants m’ont énormément apporté. Une fois mon studio installé, j’ai découvert que chaque élément partagé a été un véritable levier pour moi : les conseils avisés, la sensibilisation au métier d’iconographe, les essais de matériel, les reportages, le studio, l’editing, la post-production, le tirage, la calibration, les aspects juridiques etc… tout a été utile et continue de me servir au quotidien.

 

Personnellement, cette formation m’a apporté l’oxygène dont m’avait privé mon burn-out. Professionnellement, elle m’a convaincue que je devais me lancer et aller plus loin.

 

Faire partie de la communauté des alumnis de GOBELINS est un véritable atout, vis-à-vis de mes clients, de mes fournisseurs et de ma communauté de photographes au sens plus large. J’y ai fait de belles rencontres, tant parmi les stagiaires que les enseignants. J’attends d’avoir un peu de temps pour faire le niveau 2 :"Professionnaliser sa pratique".  J’ai toujours soif d’apprendre !

 

 

 

Portrait Eva Yellow - série “Monochrome 14” - ©Florence Millet

Portrait Eva Yellow - série “Monochrome 14” - ©Florence Millet



Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?

La variété des projets ! Dans la même semaine, je peux faire des photos d’identité en EPHAD, une séance boudoir, un reportage métiers, répondre à un appel d’offres pour le département, recevoir un stagiaire et participer à une conférence sur l’éco-responsabilité.

 

Ce n’est pas rose tous les jours et grande travailleuse de nature, je ne compte pas mes heures, encore moins que quand j’étais salariée. Mais construire son activité à son image est une expérience très gratifiante et stimulante.

 

 

 

Final des colorés 2023 - ©Florence Millet

Final des colorés 2023 - ©Florence Millet



Quel est le projet qui vous a le plus marquée?

En 2011, j’ai fait mon premier photo-reportage à Dakar lors d’une compétition de lutte sans frappe. Il y avait beaucoup de poussière dans l’arène, mais j’avais adoré couvrir cet évènement, entourée d’athlètes doués et impressionnants.

 

En 2023, à  la demande de la mairie d’Aubigné-Racan, j’ai couvert la 2ème édition de la « run color »  locale appelée « les colorés d’Aubigné ». Techniquement, j’avais beaucoup à sécuriser : éviter les dégâts dans les boîtiers avec la poudre de couleur, privilégier les portraits insolites et émotionnels sur un parcours de 5 km à 3 vitesses (course, marche, poussettes) et aller vite, très vite, et ce pendant près de 8 heures.

 

Avec le comité organisateur, nous avions convenu de lancer toute une campagne de « teasers » en amont, pendant laquelle j’ai eu carte blanche pour la DA. Au total, nous avons fait 9 épisodes pour créer de l’anticipation et attirer les inscriptions.

 

Mes photos ont été partagées sur de nombreux supports : réseaux sociaux, magazine de la mairie, sites internet etc et avec les crédits photo. Ce projet a été un tremplin formidable en tant que photographe. J’ai eu le sentiment d’être inclue à part entière dans le projet et d’avoir un beau rôle à jouer.

 

 

 

Portrait Roland Castro - ©Florence Millet 

Portrait Roland Castro - ©Florence Millet 



Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de la formation ?

Je pense que mon moment préféré a été la semaine en studio. L’intervenant, Christophe Rambert, était exceptionnel.

 

Travailler sur des photos de produits, de nature morte, de portait a été un « eye opener » sur le moyen format, que je pratique désormais également.

 

Mettre la technique au service de l’art est profondément exigeant. J’ai adoré la rigueur et la créativité permanentes de ce cours.

 

 

 

Quels conseils donneriez-vous à un ou une jeune photographe ?

Je n’ai pas d’autre conseil que de toujours y croire, rester humble et pratiquer le plus possible. Aller pousser les portes ne fonctionne que si on sait ce qu’on peut apporter.




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