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Crédit: makemepulse
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Antoine Ughetto co-fondateur et CEO de makemepulse

04 février 2025 Portraits
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 Diplômé de la formation Concepteur Réalisateur Multimédia en 2006 Antoine Ughetto a co-fondé le studio makemepulse avec Nicolas Rajabaly, également diplômé de l’école.

 

Implanté à Paris et à Londres, makemepulse figure parmi les 10 meilleurs studios de production digitale indépendants au monde. Le studio travaille au quotidien avec des grandes marques et des agences publicitaires de renom (Orange, Ubisoft, Estée Lauder, Netflix, BETC, MullenLowe, BBH…) avec pour ambition de créer les expériences digitales de demain, en intégrant des technologies innovantes (AR, VR, WebGL, AI...).

 

 

 

Vous avez été diplômé de la formation Concepteur Réalisateur Multimédia en 2006. Pouvez-vous nous raconter votre parcours et votre évolution depuis la sortie de l'école ? 

Ma carrière a commencé à GOBELINS avec mon alternance. J'étais développeur full stack chez AGF Informatique. Ce n’était pas l'environnement le plus créatif mais cette expérience m’a permis de découvrir l’environnement des grands groupes et de mieux orienter mes aspirations professionnelles. 

 

A la fin de mes études, j’ai rejoint Publicis Net, l’agence du Groupe Publicis, qui était l’agence digitale du moment et qui produisait de belles opérations digitales, avec beaucoup de Flash et de création interactives. Cette expérience m’a permis de me créer un réseau dans le monde de la pub, de la communication et du design interactif

 

J’ai par la suite créé makemepulse en 2008, avec Nicolas Rajabaly, qui était dans la même promo que moi et que j’avais rejoint chez Publicis. Nous n’étions que deux au départ et maintenant nous sommes une quarantaine ! Mon travail et mes responsabilités ont donc naturellement évolués. Je suis passé de développeur backend à développeur fullstack puis ai ensuite naturellement évolué vers un poste de management avec la croissance de makemepulse. 

 

 

 

©makemepulse

©makemepulse



Qu’est-ce qui vous a motivé à franchir ce pas ?

Nous avions tous les deux envie d’entreprendre et de faire quelque chose par nous-mêmes. En lançant notre structure dans les années 2008, notre ambition initiale était de proposer un service lié à la musique et au live, nous rêvions de startup et de web 2.0. Le nom « makemepulse » vient de là, c'est une mauvaise traduction de l'époque qui faisait référence au rythme de la musique. 

 

Grâce à notre background de développeur, nous avons commencé par des missions de sous-traitance orientées dev et technique pour Publicis et d’anciens collègues, De fil en aiguille, le projet de service musical a complètement disparu pour laisser place au studio de production interactif et créatif

 

 

 

Inside-kristallnacht-makemepulse

"Inside kristallnacht" - makemepulse.



Vous proposez une grande diversité de prestations, pouvez-vous nous parler d'un projet en particulier qui illustre l’ADN de makemepulse ?

Nous collaborons directement avec des marques ainsi qu'avec des agences. En France, la notion de studio de production se limite souvent à l'exécution. De notre côté, nous cherchons à aller au-delà en offrant un véritable accompagnement stratégique à nos clients, en nous positionnant comme de véritables partenaires dans leur réflexion.

 

Les projets varient beaucoup selon les clients. Par exemple, nous avons récemment travaillé sur le design du launcher du jeu "League of Legends" pour Riot Games. Nous avons repensé la direction artistique du launcher pour le lancement d'une saison, en y intégrant des éléments en 3D. Ce projet s’est concentré sur un aspect très design, avec moins de focus sur la technique.

 

Notre dernier projet qui représente le mieux l’ADN de makemepulse, c’est "Inside Kristallnacht", un documentaire interactif dans lequel on revit la nuit de cristal dans les yeux d'une survivante. Nous avons travaillé avec la fondation Claims Conference qui est chargée de conserver les témoignages des survivants de la Shoah.

 

 

 

 

 

 

C’était très intéressant de réfléchir à la manière dont on pouvait utiliser notre expertise pour rendre ce témoignage interactif. L'idée était de permettre aux gens de vivre l'expérience de manière immersive, en se mettant vraiment dans les yeux de la narratrice grâce à la réalité virtuelle. C’est toujours plus gratifiant de pouvoir travailler sur des projets historiques et culturels qui ont un sens et parlent profondément aux équipes.

 

Ce type de projets nous permet d’utiliser la technologie (ici notre moteur 3D temps réel nanoGL) au service d’un message pour concevoir une expérience un peu différente. 

 

Par ailleurs, nous affectionnons particulièrement est les projets gaming . Nous avons par exemple collaboré sur des jeux avec Yuga Labs, la plus grande entreprise dans le domaine du web3 et des NFT, connue notamment pour avoir créé les « Bored Ape ». Nous concevons de vrais jeux avec des mécaniques de gameplay.

 

Pour mieux structurer notre offre et être reconnus pour cet aspect ludique, nous avons d’ailleurs développé une offre appelée « makemeplay ».

 

 

 

"HV-MTL The Hunt" - makemepulse

"HV-MTL The Hunt" - makemepulse



Avez-vous eu l’occasion de collaborer avec d’autres anciens/anciennes de l’école ? 

J’ai travaillé avec des anciens de GOBELINS tout au long de ma carrière, à travers makemepulse bien sûr mais pas uniquement. J’ai notamment collaboré sur des projets avec des anciens d’autres promos. Nous continuions à nous suivre, c’est chouette de voir comment les autres évoluent. 

 

Nous recrutons beaucoup d’étudiant.e.s de GOBELINS en alternance. Ce sont des profils qui nous intéressent et avec lesquels nous aimons travailler. Nous avons également un certain nombre d’alumni en poste chez nous et pas uniquement des anciens issus de notre formation.

 

GOBELINS en général, est pour nous un gage de qualité des profils. 

 

 

 



Vous êtes implanté à Paris et à Londres, pourquoi ce choix ? 

Lorsque nous avons lancé makemepulse, notre ambition était de nous positionner dans le top mondial des studios créatifs.

 

Il y a beaucoup d'opportunités en France mais nous avions envie de sortir un peu de nos frontières. Pour réussir à devenir un top studio nous devions nous étendre à l’international. Les projets avec Riot Games ou Meta ont donné une autre envergure au studio

 

Nous voulions aussi initialement offrir à nos employés la possibilité de travailler à l’international, notamment en Angleterre ou aux États-Unis, à travers nos différents bureaux.

 

Notre stratégie a un peu changé, nous sommes maintenant en remote first. Nous préférons cette approche qui laisse plus de flexibilité aux équipes avec qui nous travaillons en totale confiance. Ils peuvent venir aux bureaux à Paris quand ils le souhaitent bien évidemment aussi.

 

L'Angleterre nous semblait être une bonne porte d'entrée avant les États-Unis : c'était plus simple et moins coûteux à l'époque, et cela nous permettait de recruter des collaborateurs anglophones. Avec le Brexit, la situation a changé et l'Angleterre est devenue moins attractive depuis sa sortie de l'Europe. Malgré cela, nous avons conservé notre bureau à Londres, où nous avons des collaborateurs, principalement pour les activités commerciales.

 

 

 

"Anima Quad" launcher experience - makemepulse

"Anima Quad" launcher experience - makemepulse



Comment voyez-vous l'évolution du secteur du design interactif, notamment avec l’arrivée de l’IA ?

Le secteur a déjà connu un certain nombre d'évolutions. L’IA est bien évidemment un nouveau cycle, maintenant seul l’avenir nous dira à quel point celui-ci aura été transformatif.     

 

Quand nous avons créé makemepulse l’âge d’or du web intéractif touchait déjà à sa fin. Entre 2006 et 2010, les marques dépensaient énormément pour créer des sites standalone interactifs avec des animations. Puis elles se sont déplacées vers les réseaux et le contenu a évolué. Avant, les gens restaient longtemps sur les sites, maintenant on est habitué à scroller et à consommer énormément de vidéos sur les réseaux sociaux. 

 

C’est pour cette raison que nous avons opéré un recalibrage de nos projets et que nous proposons davantage de jeux et de contenus intéractifs intégrés. Nous travaillons toujours sur des projets immersifs mais plutôt pour le secteur culturel et le documentaire, deux domaines qui ont davantage besoin de ce médium et qui sont dans une démarche différente. 

 

Nous ne sommes qu’au début de l’IA d’un point de vue technologique et grand public. Il y a eu une révolution avec les LLM et l’IA générative qui ont changé les méthodes de production mais pour l'instant nous sommes encore loin de la magie de l’AGI qu’on essaie de nous vendre. Les modèles évoluent très très vite, on vient de le voir encore avec Deepseek, donc il faut rester vigilant et curieux des évolutions

 

Nous intégrons l’IA dans tous nos workflows aussi bien pour les développeurs que pour les créatifs. Mais nous l’utilisons comme une sorte de super-pouvoir pour nos équipes et non comme un remplacement de nos salariés ou comme un moyen de produire plus rapidement et à moindre coût. Nous cherchons une fois encore à apporter de la qualité et du craft avant tout, l’IA doit être au service de cette ambition. 

 

 

 



Pouvez-vous me raconter un bon souvenir de votre année à GOBELINS ?

GOBELINS a été déterminante dans ma vie professionnelle et personnelle. C’est là que j’ai rencontré Nicolas, avec qui j'ai créé makemepulse, et surtout ma conjointe avec qui j’ai aujourd’hui un enfant. 


Si je dois retenir un intervenant, je dirais qu’Étienne Mineur est celui qui m’a le plus marqué. Le rencontrer et découvrir sa vision des choses a été une expérience transformative, qui m’a ouvert les yeux sur les possibilités créatives.


L'énergie au sein de la promo était également très stimulante, avec une réelle émulation d'équipe qui nous a poussés à évoluer et à progresser. Nous avons aussi énormément appris les uns des autres.

 

 

 

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un.e jeune diplômé.e ?

De rester curieux !  Le secteur est passé par 500 évolutions différentes. Il y a eu la fin de Flash, le début des sites dynamiques en HTML, le web GL, la réalité augmentée, la réalité virtuelle, les NFT et la blockchain et maintenant l'IA. C'est un métier et un secteur qui exige d’être en constante évolution, il faut être à l'écoute de ce qui se fait, suivre les tendances.

 

Un autre élément  important, c'est aussi d'avoir de bonnes premières expériences professionnelles pour rencontrer les bonnes personnes, qui vont vous tirer vers le haut et vous apprendre pleins de choses. C’est ce qui va vous permettre d'évoluer dans votre carrière. 

 

 

 




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