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Dararith Pach, designer pluridisciplinaire
Diplômé de la formation Concepteur Réalisateur Graphique en 2014, Dararith Pach a commencé sa carrière en tant que directeur artistique. Véritable artiste touche à tout (design graphique, illustration, édition, vidéo…) il est aujourd’hui designer pluridisciplinaire. Spécialisé dans le domaine du sport, il design notamment des terrains de basket dans le cadre des JO 2024.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme de Concepteur Réalisateur Graphique en 2014 ?
J’ai suivi la formation à la suite d’un master en direction artistique à Sup de Pub. J’avais déjà un statut d’indépendant donc j’ai travaillé en tant que directeur artistique freelance dès ma sortie de GOBELINS.
En parallèle, je travaillais sur la genèse de la marque Maison Château Rouge avec mon ami Youssouf Fofana, une marque de prêt-à-porter féminin.
J’ai ensuite enchainé sur une période de salariat, notamment pour la marque Le Coq sportif. Ce poste m’a permis de travailler avec la Fédération Française du Rugby, le Tour de France et des clubs de foot comme l’AS Saint Etienne ou la l’ACF Fiorentina dont la marque était l’équipementier à l’époque. Je me suis petit à petit spécialisé dans le sport.
Aujourd’hui, le groupe Warner Bros. Discovery est un de mes plus gros clients. Je travaille pour eux sur les campagnes des compétitions sportives qu’ils diffusent.
La marque Maison Château Rouge ©Pierre Bdn
En quoi consiste votre métier ?
Le métier de directeur artistique est très large, il peut changer énormément selon le secteur d’activité dans lequel on l’exerce. Je me définis plutôt comme un designer pluridisciplinaire.
Je continue à exercer des fonctions de directeur artistique mais je me suis aussi beaucoup diversifié au fil des années. J’ai fait beaucoup d’illustrations, j’ai dessiné des vêtements, j’ai réalisé et produit des films, et aujourd’hui je design des terrains de baskets.
Mon travail continue de graviter autour de l’image mais le support peut être différent en fonction des besoins et des prestataires avec lesquels je travaille.
Lookbook Le Coq Sportif
Comment démarchez-vous vos clients ?
J’ai commencé en travaillant exclusivement dans la publicité. Mes premiers clients ont été d’anciens collaborateurs que j’avais rencontré au cours de mes stages ou de mes premiers postes de DA. Ces premiers contacts m’ont permis ensuite de travailler avec d’autres agences.
Il s’agissait principalement de campagnes pour des lancements de produits qui sont par essence des demandes ponctuelles. J’ai rapidement élargi mon champ d’action en acceptant tous les projets qui tournait autour de l’image.
Au fur et à mesure ont m’a proposé des choses un peu différentes, comme le design d’interface, et avec l’avènement des réseaux sociaux, j’ai reçu de plus en plus de demandes concernant le digital.
Je me suis dit que si je restais dans la publicité, à un moment donné j’allais finir par être dépassé par les jeunes générations qui savent faire plus de choses et qui sont plus connectées aux tendances. C’est ce qui m’a poussé à élargir mes compétences.
Le secteur évolue très vite. C’est primordial de faire une veille technologique et créative perpétuelle et de pouvoir apprendre sur le tas pour ne pas rater d’opportunité.
Aujourd’hui je me spécialise davantage dans le sport et j’ai réduit mon spectre au digital qui est un medium très complet. Je pense qu’il est impératif d’avoir un profil « couteau suisse » quand on débute mais il faut ensuite savoir se spécialiser. Sur les projets plus ambitieux, avec des budgets plus importants, les clients ont tendance à favoriser un profil expert dans son domaine.
Visuel pour Warner Bros. Discovery
Vous avez été invité à designer et embellir trois terrains de basket du centre sportif Ladoumègue à Paris dans le cadre des JO 2024, pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet
J’ai rencontré Paul Odonnat, lors de ma formation à GOBELINS. Il était venu nous soumettre un projet d’identité visuelle. Ma proposition graphique lui avait plu et il m’a recontacté par la suite pour me proposer de travailler sur les All Parisian Games, une compétition de basket qui faisait s’affronter les meilleurs joueurs de la rive droite et de la rive gauche à Paris.
L’événement a rapidement pris de l’ampleur, il s’étend aujourd’hui à toute l’Ile de France et il est sponsorisé par Jordan.
C’est dans ce contexte que j’ai été contacté par la mairie de Paris et la Fédération Française de Basket-ball pour un projet de rénovation de terrains. Ils m’ont alors confié le design des terrains du gymnase Jules Ladoumègue, les premiers d’une petite série.
Terrain de basket Ladoumegue, designé par Dararith Pach
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
Les phases de conception ! Le sentiment d’euphorie quand on trouve une idée originale est très puissant. C’est quelque chose dont je ne me lasserais jamais.
Aujourd’hui, même après plusieurs années d’expérience, j’éprouve toujours le même plaisir à trouver une bonne idée.
En quoi votre formation vous-a-t-elle été utile dans votre parcours ?
La formation est très complète, on va assez loin dans les différents sujets abordés. Elle m’a permis de pouvoir appréhender certaines problématiques avec plus d’assurance.
Ça m’a beaucoup aidé pour le lancement de la marque Maison Château Rouge. Nous faisions tout nous même et c’était rassurant de pouvoir compter sur les compétences opérationnelles que j’avais acquises pendant la formation.
Collection Maison Château Rouge pour Monoprix
Vous arrive-t-il de travailler avec des anciens ou des anciennes de GOBELINS ?
J’ai eu la chance de retravailler avec Martin Huleux, qui était dans la même promo que moi. Je cherchais quelqu’un pour m’épauler au Coq sportif et son nom m’est rapidement venu en tête.
Je l’ai fait recruter et il travaille toujours là-bas désormais en tant que Senior Creative Manager. Je savais que je pouvais compter sur lui.
Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de vos études à GOBELINS ?
Nous avions accès à un laboratoire qui nous permettait d’expérimenter certaines technologies et j’ai été très marqué par un workshop sur la thématique du design par la pensée.
Des électrodes avaient été posées sur la tête d’un étudiant et il pouvait faire bouger des objets et dessiner par la pensée. J’avais trouvé ça révolutionnaire.
Terrain de basket Victor Hugo, designé par Dararith Pach
Quels conseils donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e ?
J’aurais trois conseils à donner :
- Être rigoureux : avoir des idées créatives et originales c’est très bien mais c’est important d’être exigent dans leurs exécutions, ce que vous allez livrer au client c’est la signature de votre travail.
- Être résilient : il y a des batailles qui ne valent pas la peine d’être menée. Si un client insiste sur un détail qui vous déplaît, il faut savoir lâcher prise. Il vaut mieux sauver une relation qu’une bonne idée.
- Faire preuve d’intelligence sociale : quand on arrive à un certain niveau, ce qui va faire la différence entre deux très bons profils, c’est votre bonhomie. C’est très important de savoir se faire des amis, vous êtes d’abord votre propre agent avant d’être créatif.
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