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Crédit: Léa Zhang
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Léa Zhang Junior Designer chez Buck à Amsterdam

06 juillet 2023 Portraits
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Diplômée en 2020 de la formation Graphiste Motion Designer, Léa Zhang est aujourd’hui Junior Designer chez Buck, un studio de création international basé à New York, Los Angeles, Sydney et Amsterdam. Ses motions « Walk Cycle » (œuvre collective) et « Spring » ont été sélectionnés pour le Design in Motion Festival d’Amsterdam en 2022.

 

 

 

Vous avez été diplômée de la formation Graphiste Motion Designer de GOBELINS Paris en 2020, quel a été votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme ?

Après ma formation à GOBELINS j’ai cherché à intégrer un studio. Ceux que j’aimais le plus étaient pour la plupart à l’étranger. L’idée de m’installer ailleurs et de voyager m’attirait beaucoup.

 

Nous étions en pleine pandémie, les entreprises étaient assez réticentes à recruter des stagiaires, je ne m’attendais pas à ce que Buck soit le premier à me répondre et me proposer un stage. En attendant de pouvoir me rendre sur place j’ai continué de travailler en freelance et j’ai fait un autre stage en télétravail. 

 

 

 

En quoi consiste votre métier de Junior Designer chez Buck ?

Chez Buck, les designers contribuent à tous les projets nécessitant de la 2D. En phase de pré-production, nous effectuons des recherches et nous explorons des concepts pour les pitchs. En production, nous établissons la direction artistique.

 

En fonction de la finalité du projet, nos styleframes peuvent servir de support visuel et être utilisées directement par les animateurs ou reconstruites pour être animées. Les designs peuvent aussi informer une scène en 3D.

 

 Même si le projet final ne requiert pas d’illustration, nous aidons à construire une référence pour les autres artistes

 

Les fonctions des postes « junior » sont dans la continuité de celles d’un stagiaire ou d’un apprenti. Nous sommes davantage accompagnés, nous trouvons notre propre rythme petit à petit avant de passer au rôle de designer.

 

 

 

Illustration Léa Zhang

©Léa Zhang 



Pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Amsterdam ?

Je devais aller à New York ou Los Angeles pour mon stage, c’est là-bas que sont implantés les studios principaux, puis Buck m’a annoncé l’ouverture d’un nouveau site à Amsterdam.

 

Le choix a été simple, je pouvais rentrer à Paris facilement et leurs bureaux étaient ouverts contrairement à ceux des États-Unis.

 

Je suis contente d’avoir pu intégrer une petite équipe. C’était super de pouvoir participer à son évolution. Nous étions une quinzaine quand je les ai rejoints et maintenant nous sommes presque 60. 

 

 

 

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans un studio ?

Je préfère acquérir une expérience solide au sein d’un studio avant de me lancer potentiellement en tant que free. Je n’ai pas à m’occuper de l’aspect administratif et j’ai un cadre de vie structuré, je peux me concentrer sur l’illustration.

 

Par ailleurs, le statut de freelance peut être assez solitaire. C’est devenu important pour moi de pouvoir passer de bons moments entre collègues et partager cette expérience avec eux. 

 

 

 

Illustration Léa Zhang

©Léa Zhang 



Avez-vous conservé votre activité d’illustratrice et d’animatrice freelance en parallèle de votre poste chez Buck ?

Je ne prends plus vraiment de projets en freelance depuis que je suis en studio. Ce n’est pas un rythme de travail très sain. En revanche,  illustrer pour de l’éditorial me manque, donc si je peux faire de petites commissions en parallèle c’est difficile pour moi de refuser !

 

J’ai travaillé sur le design d’un puzzle pour un magasin de jouets indépendant, j'ai également réalisé des illustrations pour Ninkasi, une marque de bière artisanale. J’ai fait aussi quelques collaborations avec d’autres artistes. Ces projets permet de créer des choses plus personnelles. 

 

 

 

Deux de vos motions « Walk Cycle » et « Spring » ont été sélectionnés pour le Design in Motion Festival en 2022.

« Walk Cycle » a été réalisé en équipe, avec mes collègues de Buck. Nous avons soumis plusieurs animations sur des thèmes que vous avions choisis, c’était l’occasion de travailler ensemble en s’amusant.

 

« Spring », c’est une petite boucle animée que j’avais réalisé de mon côté, sur le thème du passage de l’hiver au printemps.

 

Le festival a eu lieu dans la gare centrale d’Amsterdam. Nous sommes allés voir ensemble les œuvres exposées sur les écrans et les panneaux publicitaires de la gare.

 

 

 

Spring, Léa Zhang 

Spring, Léa Zhang 



Quel est le projet qui vous as le plus marqué ?

« League of Legends » de Riot Games a été un projet vraiment spécial pour moi. Buck a créé un cinematic pour le Nouvel An Chinois 2023. La plupart de l’équipe était basée aux Etats-Unis mais quelques collaborateurs à Amsterdam ont pu y contribuer aussi.

 

Je ne joue pas aux jeux vidéo mais voir les réactions à notre travail sur Youtube c’était vraiment cool. L’occasion de travailler pour l’industrie du divertissement à cette échelle ne se présente pas souvent.

 

 

 

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Au studio, je viens de travailler pour un jeu mobile, et en parallèle de mon travail, je viens d’ouvrir un e-shop pour vendre des impressions de mes illustrations. C’est quelque chose qui me tentait depuis un moment.

 

 

 

Illustration Léa Zhang

©Léa Zhang 



Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?

Je n’y pense pas à fond, tant que je peux continuer à illustrer et faire des projets qui me tiennent à cœur. Plus je progresse en dessin, plus je suis attirée vers le concept art et le développement visuel.

 

Notre industrie évolue rapidement, je suis curieuse de voir à quoi nos métiers vont ressembler dans quelques d’années. J’aimerais aussi faire des projets personnels plus conséquents, comme un court métrage ou un livre graphique.

 

 

 

Vous arrive-t-il de collaborer avec des anciens de GOBELINS ?

Je n’ai pas encore eu l’occasion de collaborer avec des anciens, mais j’aimerais beaucoup ! Quelques artistes de mon studio ont aussi fait GOBELINS, c’est marrant de se retrouver sur des projets. 

 

 

 

The Last Of Us, Léa Zhang 

The Last Of Us, Léa Zhang 



On retrouve beaucoup de films et de séries dans vos travaux personnels, où puisez-vous votre inspiration ?

Le cinéma c’est une passion qui m’anime depuis que je suis au collège. J’aime beaucoup transposer la poésie et l’atmosphère des films dans mes illustrations. Pour moi, avec la musique, c’est le medium qui transmet le plus d’émotions. C’est ce qui me donne envie de dessiner. En travaillant dans l’animation, je peux allier le dessin et le cinéma.

 

 

 

Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de votre année à GOBELINS ?

J’ai adoré mon année à Gobelins ! ll y avait beaucoup de bienveillance entre nous et de la part de notre coordinatrice Laure Chapalain.

 

Durant l’un de nos workshops, nous avons pu voyager pour voir en live nos mappings projetés sur la cathédrale d’Orléans. Nous avons visité la ville et admiré notre travail ensemble le soir. Voir nos animations exposées sur un si grand espace, qui pour une fois n’était pas un écran, avec des spectateurs autour, c’était une expérience unique.

 

 

 

Illustration Léa Zhang

©Léa Zhang 



Quel conseil donneriez-vous à un ou une jeune diplômé.e de l’école ?

Enrichir son portfolio avec des de projets personnels. A l’école on travaille beaucoup en groupe, c’est important de continuer la pratique personnelle. C’est ce qui permet de trouver son individualité artistique et d’attirer naturellement des projets qui vous plaisent. 

 

Quand je suis sortie d’école, je ne savais pas vraiment dans quoi me spécialiser. C’est bien après que j’ai trouvé ce qui m’épanouis. Il faut garder en tête que notre voie n’est pas figée après les études.

 

 

 

 

Interview par Sophie Jean 




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