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Crédit: Alice Kong © Pierre-Emmanuel Testard
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Alice Kong réalisatrice de clips

22 juin 2023 Portraits
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Diplômée du bachelor Photographe et Vidéaste de GOBELINS Paris en 2017, Alice Kong est aujourdhui réalisatrice. Installée à New York, elle a notamment travaillé pour Hermès, Delvaux, Gucci, Cacharel, Sonia Rykiel…Reconnaissable à son style pop, rétro et coloré elle a également réalisé des clips pour Vendredi sur mer, Bon entendeur, Teers et Lewis Ofman…

 

 

 

Vous avez obtenu votre bachelor Photographe et Vidéaste en 2017, quel a été votre parcours depuis la sortie de l’école 

Quelques mois avant lobtention de mon diplôme, jai été contactée par Partizan, la boîte de production qui représente mon travail. Jai été repérée grâce à La Femme à la peau bleue, un clip que jai produit et réalisé en partie à GOBELINS.

 

De 2017 à 2020, jai réalisé exclusivement des clips puis jai commencé à réaliser des publicités. Depuis 2020, je travaille essentiellement sur ce format. 

 

Partizan a des bureaux basés à Paris, Londres et Los Angeles. Jai travaillé uniquement avec le bureau français dans un premier temps puis en 2022 j’ai commencé à travailler davantage avec Londres et Los Angeles.

 

Le placement des réalisateurs sur les projets se fait à travers une mise en compétition. Le client sélectionne 3 réalisateurs. Chacun va faire une proposition créative basée sur un concept donné par lagence et le client sélectionnera ensuite celle qu'il préfère. 

 

 



Quel est le projet qui a vous le plus marquée
?

Jai beaucoup aimé le clip Pointless que javais réalisé pour Duñe x Crayon feat Ichon et Les Filles désirs pour Vendredi sur mer.  

 

Il peut arriver que lidée de base dérive sur un projet, pour des raisons économiques, logistique... A mon sens, un clip est réussi quand jestime que le résultat se rapproche le plus possible de lidée de départ, ce qui était le cas avec Pointless et Les Filles du désir

 

 

 



Comment définiriez-vous votre univers 
?

Je dirais que mon esthétique est à la fois surréaliste et maximaliste. Je travaille beaucoup sur les couleurs, le choix de la palette est très important pour moi. Jai tendance à créer des images très saturées.

 

Jai également des thématiques de prédilection comme les relations, lamour, la différence, l’extravagance.

 

Mon travail est assez sensible, dans tous les sens du terme, jessaie dinvoquer tous les sens dans mes films.

 

 

 

Vous avez une esthétique très rétro, où trouvez-vous linspiration ?

Cest un mélange de ce que je repère sur les écrans depuis des années. Jai toujours puisé mon inspiration sur internet. Jai constitué pleins de dossiers avec les captures d’écrans que je fais sur les différents réseaux. Mon inspiration vient de cette consommation permanente dimages. Le stockage de toutes ces images me permet de faire germer des idées en arrière-plan de manière assez inconsciente. 

 

Quand on écrit cest plus facile d’écrire sur ce que lon connait déjà. Il peut marriver après la sortie dun clip de mapercevoir dun lien entre un des personnages et quelquun que je connais mais cest très inconscient. 

 

Selon moi, le principal challenge du  travail d’un réalisateur est de trouver des idées sur commande. La créativité cest un muscle comme un autre que l’on peut travailler. Stocker toutes ces images me permet de faire travailler ma créativité et de réagir rapidement quand je dois proposer une idée.

 

 

 



Travaillez-vous toujours principalement en argentique 
?

Dans un monde idéal oui. Jessaie toujours de faire une proposition qui ai du sens avec de largentique. Longchamp avait accepté que je fasse une campagne en 35 mm, ce qui est une opportunité assez rare dans ma carrière.

 

Cest un choix purement artistique donc ce nest pas toujours facile de convaincre les marques de prendre ce risque, surtout quand il y a des sommes dargents importantes en jeu. Mais selon moi, cest le meilleur risque à prendre.

 

 

 



Qu
est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?

Je pense que cest l’étape juste après l’écriture, quand tous les détails se précisent. Je reprends lhistoire et je détermine comment vont shabiller les personnages, dans quels lieux vont se situer les scènes, comment elles vont être éclairées, décorées…

 

Jadore imaginer tous ces petits détails, la décoration de la chambre du personnage, sa façon de déplacer dans lespace…

 

 

 

Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?

Jaimerais affiner encore mon artisanat. Il y a beaucoup de choses que jaimerais améliorer dans mon esthétique, dans ma narration et dans ma façon de travailler en générale.

Il y a toujours un écart entre le moment où j’écris mon histoire et le moment où elle va être traduite en images. Jaimerais le réduire.

 

Jai aussi envie de faire davantage de fiction, de sortir quelques courts métrages pour ensuite pouvoir faire des longs. 

 

 

 



Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de Gobelins 
?

Jai adoré GOBELINS. Jai réalisé mon tout premier court métrage à l’école. C’était un monologue interprété par ma meilleure amie. Javais tout tourné en une journée dans une des salles du dernier étage. C’était une super expérience.

 

Plus globalement je garde un très bon souvenir de l’école. C’était génial davoir un espace où travailler, entourée de personnalités créatives, drôles et inspirantes. Dans ma promo il  y avait énormément de talents, c’était super de pouvoir les regarder travailler, échanger. Je nai quasiment que des bons souvenirs de ma vie sociale à l’école.

 

 

 

Quel conseil donneriez-vous à un.e jeune diplômé.e de Gobelins ?

Faire des projets! Lorsque jai tourné le clip de Vendredi sur mer le label avait investi une petite somme à laquelle j’ai contribué, et avec ce budget j’ai pu réaliser le clip qui m’a permis d’être repérée et signée.

 

Il ne faut pas viser toute suite la perfection, les grands moyens, les grandes équipes. Dans certains cas,  travailler avec de petits moyens et en autonomie peut être très enrichissant.

 

En France on a beaucoup daides pour soutenir la création, il faut en profiter. Il vaut toujours mieux faire pleins de petits projets avec les moyens du bord que de se focaliser sur un gros projet quon n'a pas encore les moyens de réaliser. 

 

 

 

Interview par Sophie Jean




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