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Alice Kong réalisatrice de clips
Diplômée du bachelor Photographe et Vidéaste de GOBELINS Paris en 2017, Alice Kong est aujourd’hui réalisatrice. Installée à New York, elle a notamment travaillé pour Hermès, Delvaux, Gucci, Cacharel, Sonia Rykiel…Reconnaissable à son style pop, rétro et coloré elle a également réalisé des clips pour Vendredi sur mer, Bon entendeur, Teers et Lewis Ofman…
Vous avez obtenu votre bachelor Photographe et Vidéaste en 2017, quel a été votre parcours depuis la sortie de l’école ?
Quelques mois avant l’obtention de mon diplôme, j’ai été contactée par Partizan, la boîte de production qui représente mon travail. J’ai été repérée grâce à La Femme à la peau bleue, un clip que j’ai produit et réalisé en partie à GOBELINS.
De 2017 à 2020, j’ai réalisé exclusivement des clips puis j’ai commencé à réaliser des publicités. Depuis 2020, je travaille essentiellement sur ce format.
Partizan a des bureaux basés à Paris, Londres et Los Angeles. J’ai travaillé uniquement avec le bureau français dans un premier temps puis en 2022 j’ai commencé à travailler davantage avec Londres et Los Angeles.
Le placement des réalisateurs sur les projets se fait à travers une mise en compétition. Le client sélectionne 3 réalisateurs. Chacun va faire une proposition créative basée sur un concept donné par l’agence et le client sélectionnera ensuite celle qu'il préfère.
Quel est le projet qui a vous le plus marquée ?
J’ai beaucoup aimé le clip Pointless que j’avais réalisé pour Duñe x Crayon feat Ichon et Les Filles désirs pour Vendredi sur mer.
Il peut arriver que l’idée de base dérive sur un projet, pour des raisons économiques, logistique... A mon sens, un clip est réussi quand j’estime que le résultat se rapproche le plus possible de l’idée de départ, ce qui était le cas avec Pointless et Les Filles du désir.
Comment définiriez-vous votre univers ?
Je dirais que mon esthétique est à la fois surréaliste et maximaliste. Je travaille beaucoup sur les couleurs, le choix de la palette est très important pour moi. J’ai tendance à créer des images très saturées.
J’ai également des thématiques de prédilection comme les relations, l’amour, la différence, l’extravagance.
Mon travail est assez sensible, dans tous les sens du terme, j’essaie d’invoquer tous les sens dans mes films.
Vous avez une esthétique très rétro, où trouvez-vous l’inspiration ?
C’est un mélange de ce que je repère sur les écrans depuis des années. J’ai toujours puisé mon inspiration sur internet. J’ai constitué pleins de dossiers avec les captures d’écrans que je fais sur les différents réseaux. Mon inspiration vient de cette consommation permanente d’images. Le stockage de toutes ces images me permet de faire germer des idées en arrière-plan de manière assez inconsciente.
Quand on écrit c’est plus facile d’écrire sur ce que l’on connait déjà. Il peut m’arriver après la sortie d’un clip de m’apercevoir d’un lien entre un des personnages et quelqu’un que je connais mais c’est très inconscient.
Selon moi, le principal challenge du travail d’un réalisateur est de trouver des idées sur commande. La créativité c’est un muscle comme un autre que l’on peut travailler. Stocker toutes ces images me permet de faire travailler ma créativité et de réagir rapidement quand je dois proposer une idée.
Travaillez-vous toujours principalement en argentique ?
Dans un monde idéal oui. J’essaie toujours de faire une proposition qui ai du sens avec de l’argentique. Longchamp avait accepté que je fasse une campagne en 35 mm, ce qui est une opportunité assez rare dans ma carrière.
C’est un choix purement artistique donc ce n’est pas toujours facile de convaincre les marques de prendre ce risque, surtout quand il y a des sommes d’argents importantes en jeu. Mais selon moi, c’est le meilleur risque à prendre.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
Je pense que c’est l’étape juste après l’écriture, quand tous les détails se précisent. Je reprends l’histoire et je détermine comment vont s’habiller les personnages, dans quels lieux vont se situer les scènes, comment elles vont être éclairées, décorées…
J’adore imaginer tous ces petits détails, la décoration de la chambre du personnage, sa façon de déplacer dans l’espace…
Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?
J’aimerais affiner encore mon artisanat. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais améliorer dans mon esthétique, dans ma narration et dans ma façon de travailler en générale.
Il y a toujours un écart entre le moment où j’écris mon histoire et le moment où elle va être traduite en images. J’aimerais le réduire.
J’ai aussi envie de faire davantage de fiction, de sortir quelques courts métrages pour ensuite pouvoir faire des longs.
Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir de Gobelins ?
J’ai adoré GOBELINS. J’ai réalisé mon tout premier court métrage à l’école. C’était un monologue interprété par ma meilleure amie. J’avais tout tourné en une journée dans une des salles du dernier étage. C’était une super expérience.
Plus globalement je garde un très bon souvenir de l’école. C’était génial d’avoir un espace où travailler, entourée de personnalités créatives, drôles et inspirantes. Dans ma promo il y avait énormément de talents, c’était super de pouvoir les regarder travailler, échanger. Je n’ai quasiment que des bons souvenirs de ma vie sociale à l’école.
Quel conseil donneriez-vous à un.e jeune diplômé.e de Gobelins ?
Faire des projets! Lorsque j’ai tourné le clip de Vendredi sur mer le label avait investi une petite somme à laquelle j’ai contribué, et avec ce budget j’ai pu réaliser le clip qui m’a permis d’être repérée et signée.
Il ne faut pas viser toute suite la perfection, les grands moyens, les grandes équipes. Dans certains cas, travailler avec de petits moyens et en autonomie peut être très enrichissant.
En France on a beaucoup d’aides pour soutenir la création, il faut en profiter. Il vaut toujours mieux faire pleins de petits projets avec les moyens du bord que de se focaliser sur un gros projet qu’on n'a pas encore les moyens de réaliser.
Interview par Sophie Jean
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